Né le 21 juin 1891 à Pont-Saint-Esprit (Gard), massacré le 21 avril 1944 à Sanilhac (Ardèche) ; cheminot ; victime civile.

Louis, Joseph Lacrotte était le fils de Joseph Lacrotte, cultivateur et de Marie Boyer son épouse.
À sa naissance, la famille habitait à Pont-Saint-Esprit (Gard).
C’était un vétéran de la Ière Guerre mondiale au cours de laquelle il a été décoré de la Croix de guerre. Au retour en septembre 1919, il entra à la Compagnie de chemin de fer du PLM comme ouvrier au Service de la Traction SNCF, au Dépôt du Teil (Ardèche). Il y était domicilié avec son épouse, avenue de Montélimar.
Le 11 octobre 1919 à Pont-Saint-Esprit, il avait épousé Catherine, Adèle Joffre.
Le 16 avril 1944, le détachement FTP Salomon attaqua au lieu-dit Les Beaumasses, au dessus du hameau de Bouis, près du château Brison, à Sanilhac, les soldats de la VIIIe compagnie du IIIe régiment de la division Brandebourg. Cinq soldats furent tués. Quatre jours plus tard, vers 23 heures, les Allemands assistés d’auxiliaires français lancèrent une vaque d’arrestations en représailles. Sur la commune du Teil, distante de 50 kilomètres, une vingtaine furent d’hommes furent pris en otages. Louis Lacrotte fut arrêté avec cinq autres cheminots : Henri Boyer, Arsène Chauvière, Gaston Pérassi, Louis Reinaud et Joseph Vernet. Ils furent internés à l’hôtel Pottier, à Viviers. Henri Boyer mourut sous les coups. Le 21 avril 1944, avant le lever du jour, les Waffen SS pénétrèrent brutalement dans les chambres de l’hôtel Pottier où étaient emprisonnés les suspects arrêtés dans la région pendant la durée de leur interrogatoire. Les quatre cheminots furent sortis et jetés dans une camionnette où se trouvaient déjà des otages en provenance de la citadelle de Pont-Saint-Esprit afin d’arriver au chiffre de dix, le double du nombre de soldats tués cinq jours plus tôt. Le convoi continua ensuite jusqu’au Plan-du-Roure, à l’endroit où avait eu lieu l’embuscade tendue par les maquisards. Ils y furent abattus.
Louis Lacrotte obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et le titre d’Interné politique attribué en novembre 1957.
Son nom figure sur le monument aux morts et la plaque commémorative de la SNCF à Le Teil, sur le monument aux fusillés, à Sanilhac (Ardèche) et sur la plaque commémorative de la SNCF en gare de Nîmes (Gard).


Voir : Sanilhac (21 avril 1944)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 360971 (base victimes civiles, nc).— Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 223. — Hervé Barthélemy et Cédric Neveu dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2019.— Mémorial Genweb.— État civil, acte de naissance n°46.

Jean-Louis Ponnavoy

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