Né le 17 novembre 1886 au Teil (Ardèche), exécuté sommairement le 21 avril 1944 au Teil ; cheminot ; résistant.

Arsène Chauvière était le fils d’Arsène, Régis Chauvière, journalier, et de Nancy, Mathilde Marnas, son épouse.
Il épousa Élise Sauvertin le 6 janvier 1912 à Alissas (Ardèche). Le couple eut un enfant.
Il était entré à la Compagnie de chemin de fer du PLM le 1er octobre 1910 comme homme d’équipe stagiaire à Apt (Vaucluse) puis il fut nommé homme titulaire dans sa ville natale qu’il ne quittera plus et où il vivait avec sa famille. Il fut successivement wagonnier le 1er juillet 1914, conducteur le 1er février 1918 et enfin chef de train le 1er juillet 1923. Il fit valoir ses droits à la retraite le 1er décembre 1941. Il aurait appartenu à un mouvement de résistance et été membre d’un groupe de sabotage.
Le 16 avril 1944, le détachement FTP Salomon attaqua au lieu-dit Les Beaumasses, au dessus du hameau de Bouis, près du château Brison, à Sanilhac, les soldats de la VIIIe compagnie du IIIe régiment de la division Brandebourg. Cinq soldats furent tués. Quatre jours plus tard, vers 23 heures, les Allemands assistés d’auxiliaires français lancèrent une vaque d’arrestations en représailles. Sur la commune du Teil, distante de 50 kilomètres, une vingtaine furent d’hommes furent pris en otages. Arsène Chauvière fut arrêté avec cinq autres cheminots : Henri Boyer, Louis Lacrotte, Gaston Pérassi, Louis Reinaud et Joseph Vernet. Ils furent internés à l’hôtel Pottier, à Viviers. Henri Boyer mourut sous les coups.
Le 21 avril 1944, avant le lever du jour, les Waffen SS pénétrèrent brutalement dans les chambres de l’hôtel Pottier où étaient emprisonnés les suspects arrêtés dans la région pendant la durée de leur interrogatoire. Les quatre cheminots furent sortis et jetés dans une camionnette où se trouvaient déjà des otages en provenance de la citadelle de Pont-Saint-Esprit afin d’arriver au chiffre de dix, le double du nombre de soldats tués cinq jours plus tôt. Le convoi continua ensuite jusqu’aux Flancs du Roure (hameau de Barisson), à l’endroit où avait eu lieu l’embuscade tendue par les maquisards. Ils y furent abattus.
Arsène Chauvière obtint la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné politique attribué le 12 décembre 1955 mais il n’a pas semble-t-il été homologué comme résistant.
Son nom figure sur le monument aux aux morts et la plaque commémorative de la SNCF à Le Teil et sur le monument aux fusillés, à Sanilhac (Ardèche).
Sa belle-mère, Anathalie Sauvertin, fut trouvée morte, carbonisée dans sa maison incendiée par des soldats allemands à Alissas le 10 août 1944.


Voir : Sanilhac (21 avril 1944)
Sources

SOURCES : dossier AVCC, Caen, 21 P 435693.— Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 223. — Hervé Barthélemy et Cédric Neveu dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.— Mémorial Genweb.— État civil, acte de naissance n°138.

Jean-Louis Ponnavoy

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