Né le 24 août 1923 à Paris XIVe arr. (Seine), exécuté sommairement le 26 août 1944 à Oissery (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne) ; sapeur-pompier ; résistant, 1er Régiment Franc de Paris, groupe Charles Hildevert (SOE-F Buckmaster).

Jean Richard était le fils de Charles Richard et de Marie Camus. Au début des années 40 il vivait avec ses parents et sa sœur Jeannine au Raincy (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis) 84 allée de Montfermeil. Son père était alors employé SNCF et sa mère commerçante. Selon le certificat de présence au corps des sapeurs-pompiers de la Ville du Raincy (reproduit par Gilles Primout dans son site sur la Libération de Paris, op. cit.), Jean Richard s’engagea le 1er août 1942 « pour 5 ans au corps des sapeurs-pompiers de la Ville du Raincy comme pompier départemental professionnel afin de se soustraire au STO ». Le 1er avril 1943, il fut nommé caporal mécanicien-ambulancier et obtint en novembre une spécialisation de sauveteur-secouriste. A la même époque, il se maria avec Thérèse Quillevéré.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit un corps franc lié au réseau Armand Spiritualist, dépendant du SOE-F Buckmaster et plus particulièrement le bataillon Hildevert, créé par Charles Hildevert, marchand de légumes au Raincy, ancien combattant et médaillé militaire de la Grande Guerre, qui recruta à partir de 1942 des résistants dont un certain nombre d’anciens combattants dans la banlieue Est de Paris. A la mi-août le réseau Armand-Spiritualist s’organisa militairement grâce aux armes reçues et forma plusieurs compagnies, créant le 1er Régiment Franc de Paris. Le corps des sapeurs-pompiers du Raincy auquel appartenaient les deux fils de Charles Hildevert Roger et Georges intégra dans sa grande majorité cette unité.
Toujours selon le certificat de présence au corps des sapeurs-pompiers de la Ville du Raincy, le 23 août 1944 en pleine insurrection parisienne, Jean Richard fut chargé comme ambulancier de conduire une femme enceinte à l’hôpital Baudelocque, boulevard du Port-Royal. Passant dans le quartier Saint-Michel, « il fut requis pour transporter plusieurs blessés de la Résistance à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu“.
Le 26 août le bataillon Hildevert, vint du Raincy réceptionner un parachutage à Oissery (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne), aux alentours de l’étang de Rougemont. Jean Richard conduisait l’un des nombreux véhicules qui transportaient le bataillon Hildevert composé de plus de 200 hommes. Mais les déplacements des résistants furent découverts par les Allemands. Ce 26 août Oissery et ses alentours furent le théâtre de violents combats, mais la disproportion des forces et des armements aboutit à un véritable massacre dans les rangs des résistants. Selon le témoignage de sa sœur Jeannine (recueilli par Gilles Primout, op. cit.), Jean Richard fait prisonnier aurait été fusillé, exécuté sommairement en compagnie de son ami Roland Charreton. L’acte de décès dressé le 27 août par le maire de Forfry, commune voisine d’Oissery, indique que son corps fut retrouvé au lieu-dit La Longuenne. Il fut inhumé au cimetière du Raincy le 6 septembre 1944. Son épouse Thérèse accoucha d’un fils Jean-Marie le 14 février 1945.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Il reçut la Croix de guerre à titre posthume. Son nom est inscrit sur le monument aux morts du Raincy et sur la plaque commémorative des sapeurs-pompiers du mémorial municipal du Raincy.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 509547 et SHD Caen AVCC AC 21 P 1141888 (nc). — Site internet de Gilles Primout La Libération de Paris. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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