Né le 18 septembre 1899 à Acy-en-Multien (Oise), exécuté sommairement le 26 août 1944 à Forfry (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne) ; briqueteur ; résistant, 1er Régiment Franc de Paris, groupe Charles Hildevert (SOE-F Buckmaster).

Alfred Ruelle était le fils d’Eve, Eugénie Maheux, plus tard reconnu par Émile Ruelle. Ayant trouvé à Paris un emploi de débardeur, il fut à 17 ans père d’une petite fille Andrée, Alfreda née le 23 mai 1917. La mère qui déclara l’enfant s’appelait Léonne, Lucie, Augustine Lecointe, sa compagne, âgée de 21 ans, journalière. Alfred Ruelle reconnut l’enfant le 2 décembre 1917. Le couple résidait alors 82 rue Claude Decaen dans le 12ème arrondissement de Paris. Il fut mobilisé le 15 avril 1918 incorporé dans le 25ème Bataillon de Chasseurs à pied et combattit dans les derniers mois de la première guerre mondiale. Sa fille décéda alors qu’il était à l’armée, le 21 octobre 1918, âgée de 18 mois. Une seconde fille Madeleine, Léone, Alfreda naquit le 12 novembre 1918 qu’Alfred Ruelle reconnut le 2 décembre suivant. Alfred Ruelle déserta le 18 novembre 1919 mais fut arrêté à Paris le 24 mars 1921. Condamné à 8 mois de prison pour « désertion à l’intérieur en temps de paix » il fut incarcéré à la prison militaire de Bordeaux puis envoyé en Algérie au 1er Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique (un Bat d’Af regroupant dans des conditions disciplinaires « renforcées » les militaires libérés de prison). Libéré le 13 mai 1923, il revint à Paris où il épousa sa compagne, Léonne Lecointe le 31 janvier 1925 à la mairie du 11ème arrondissement, légitimant leur fille Madeleine. Ils étaient alors domiciliés 8 passage Gustave Lepeu et Alfred Ruelle exerçait le métier de briqueteur. Après avoir vécu à Paris jusqu’au milieu des années 30, la famille vint s’installer à Neuilly-sur-Marne où Madeleine se maria en mai 1937. Alfred Ruelle fut à nouveau mobilisé le 23 janvier 1940 affecté au dépôt d’infanterie 213.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit un corps franc lié au réseau Armand Spiritualist, dépendant du SOE-F Buckmaster et plus particulièrement le bataillon Hildevert, créé par Charles Hildevert, marchand de légumes au Raincy, ancien combattant et médaillé militaire de la Grande Guerre, qui recruta à partir de 1942 des résistants dont un certain nombre d’anciens combattants dans la banlieue Est de Paris. A la mi-août le réseau Armand-Spiritualist s’organisa militairement grâce aux armes reçues et forma plusieurs compagnies, créant le 1er Régiment Franc de Paris. Le 26 août le bataillon Hildevert, vint du Raincy réceptionner un parachutage à Oissery (Seine-et-Oise, aujourd’hui Seine-et-Marne), aux alentours de l’étang de Rougemont. Oissery et ses alentours furent le théâtre de violents combats, mais la disproportion des forces et des armements aboutit à un véritable massacre dans les rangs des résistants. Il semble qu’Alfred Ruelle réussit à survivre à ce premier combat et qu’il parvint à se réfugier avec plusieurs camarades dans la commune voisine de Forfry, à l’intérieur des ruines du château Boissy. Découverts par les Allemands ils furent tous exécutés sommairement, abattus d’une rafale de mitrailleuse.
Il obtint la mention mort pour la France, fut homologué FFI et obtint le statut interné-résistant (DIR). Il reçut la Médaille militaire à titre posthume par décret du 30 janvier 1959. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Seine (état civil, registre matricule) — SHD Vincennes GR 16 P 668138 et SHD Caen AVCC AC 21 P 144450 (nc) — Site internet de Gilles Primout La Libération de Paris — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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