PIERRON Jean
Né le 5 février 1914 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne), exécuté sommairement le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; cultivateur ; résistant maquis Charles de l’Armée Secrète (AS).
Jean Pierron s’engagea dans la Résistance rejoignant dans le secteur de Champagné-Saint-Hilaire, un maquis de l’AS, le maquis Charles créée par Georges Ponsonnet qui embaucha dans son entreprise à partir de 1943 de jeunes réfractaires du STO, puis en janvier 1944, grâce à l’action de Charles Petignat et de Georges Ponsonnet, organisa le maquis Charles. Deux parachutages d’armes et de matériels furent réceptionnés les 11 février 1944 et 10 août 1944, matériels dissimulés pour l’essentiel dans le secteur de l’entreprise de Georges Ponsonnet au bois des Coussières. De premières actions militaires furent entreprises : embuscades sur les routes et quatre sabotages de la voie ferrée Paris – Bordeaux.
Le dimanche 13 août 1944, le maquis Charles sous les ordres de Georges Ponsonnet participa à l’attaque conjointe de plusieurs maquis, contre les haras de Champagné-Saint-Hilaire où se trouvait une garnison allemande détenant des prisonniers de guerre coloniaux. Le maquis Charles qui n’avait pas eu le temps de mettre en œuvre les armes parachutées dans la nuit du 9 au 10 août fut placé en protection des autres maquis sur la route de Vivonne (Vienne). La garnison allemande retranchée et bien armée résista à tous les assauts, et eut le temps de faire prévenir à Poitiers le commandement allemand de l’attaque. L’arrivée des renforts allemands obligea les maquis à abandonner le combat et à se replier. Jean Pierron et Louis Roy, qui tentaient de s’approcher du bourg de Champagné pour renforcer leur maquis, arrivèrent à bicyclette par la route de Gençay. Ne sachant pas que le bourg était aux mains des soldats allemands, ils furent abattus par les sentinelles allemandes d’un barrage, établi dans un virage à l’entrée du village au lieu-dit Lépinoux. Le village de Champagné investi, le groupe scolaire et la mairie furent incendiés ainsi que des maisons, des servitudes et les installations des haras.
Jean Pierron obtint la Mention mort pour la France le 9 juillet 1945 et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Champagné-Saint-Hilaire et sur une stèle commémorative dressée à l’entrée du bourg, dans la direction de Gençay sur la RD13, dédiée "A Jean Pierron et Louis Roy, tombés ici sous les balles allemandes et martyrisés le 13 août 1944".
SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes, GR 16 P 477126 SHD Caen AC 21 P 128379 (nc) — Louis Vibrac, Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, Geste Éditions 2012 — Louis Vibrac bulletin municipal Champagné-Saint-Hilaire — site VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil, mairie de Champagné-Saint-Hilaire, registre des décès 1944 acte n° 32.
Michel Thébault