Né le 11 janvier 1921 à Nouvion-sur-Meuse (Ardennes), guillotiné suite à une condamnation à mort le 26 juin 1944 à Brandebourg an der Havel (Allemagne) ; cheminot ; résistant.

Mémorial des cheminots
Yves Crépel était le fils de Georges, brigadier à la gare de Longwy (Meurthe-et-Moselle) et de Céline Maily et le frère de Guy Crépel, résistant mort sous la torture le 7 mars 1944 à la prison de Nancy. Il était célibataire et domicilié chez ses parents 12 rue du Pulventeux, à Longwy-Haut.
Il entra à la Compagnie des chemins de fer de l’Est le 25 janvier 1937 comme élève à l’essai à Longwy, où il devint élève homme d’équipe confirmé à la SNCF le 8 février 1938 puis mineur homme d’équipe confirmé le 11 janvier 1939 et enfin homme d’équipe confirmé le 11 janvier 1942. Il était chargé de l’entretien des machines au dépôt de Longwy.
Il entra dans la Résistance et participa à de nombreux sabotages. Il fut réquisitionné le 28 décembre 1942 pour aller travailler en Allemagne. Il partit le 7 janvier 1943 et fut affecté au service de la Reichsbahn à Ahrensdorf-bei-Ludwigsfelde, au sud-ouest de Berlin (Brandebourg). Il aidait des prisonniers de guerre à s’évader en les faisant monter dans des wagons de marchandises à destination de la France. Il fut arrêté à Ahrensdorf le 7 janvier 1944 et incarcéré à la maison d’arrêt de Moabit à Berlin, puis traduit devant le Volksgerichtshof et condamné à mort le 11 mai 1944. Il fut exécuté par guillotine à la prison de Brandebourg-Görden, à Brandebourg, le 26 juin 1944, à 15h14.
Quelques heures plus tôt, il avait écrit la lettre suivante à sa famille :
« Chers papa, maman, frère et sœur, deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui ne sont hélas pas très bonnes. Il y a un mois que j’étais jugé et je ne voulais pas vous le faire savoir, mais aujourd’hui je suis obligé car c’est ma dernière lettre que je vous écris, je ne peux plus rien cacher car je suis condamné à mort et l’exécution a lieu aujourd’hui, j’avais pourtant espoir dans mon recours en grâce que j’avais fait mais hélas il n’y a plus rien à faire. Surtout chers papa, maman, frère et sœur ne me pleurez pas, nous nous retrouverons tous au Ciel un jour, je me suis offert à Dieu et j’ai bien prié pour qu’il vous fasse vivre le plus longtemps possible. Pour mon argent qui est à la maison, je donne moitié à Éliane et le reste pour vous. Surtout veillez bien sur Éliane, Guy et mon petit filleul. Embrassez bien fort toute la famille pour moi ainsi que ma petite Marie. Je vous quitte pour toujours en vous disant : Adieu. Adieu, chers papa, maman, Guy, Éliane. Votre fils et frère pour la vie. »

Il est enterré avec ses parents et son frère Guy "Mort pour la France" au cimetière communal de Escombres-et-le-Chesnois (Ardennes).
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 20 novembre 1947, le titre de "Déporté et interné résistant" le 30 novembre 1959 et la mention « Mort en déportation » par décret du 13 novembre 2012. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 14/01/1961 publié au JO le 19/01/1961.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la SNCF en gare et sur la plaque commémorative des frères CRÉPEL, apposée sur la maison dans laquelle ils demeuraient, à Longwy (Meurthe-et-Moselle).
La rue du Pulventeux est devenue la rue Yves et Guy-Crépel.
Sources

SOURCES : dossier SHD Vincennes, GR 16 P 150196 (nc).— Arnaud Boulligny dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 432.— Mémoire des Hommes.— Mémorial genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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