Né le 20 mai 1913 à Lille (Nord), guillotiné suite à une condamnation à mort en mars 1945 à Brandebourg (Allemagne) ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) homologué aux FFI.

Fernand Taverne était le fils de Joseph Constant, taraudeur et de Angèle Victoria Delaux, mécanicienne. Il se maria le 12 mai 1934 à Lille avec Suzanne Derreque dont il aura quatre enfants. Il effectua son service militaire à partir d’octobre 1934 au 12e régiment d’artillerie puis il entra à la Compagnie de chemin de fer du Nord le 22 septembre 1936 et deviendra deux ans plus tard ouvrier autorisé au service de la Traction SNCF au dépôt de Lens (Pas-de-Calais). Il était domicilié avec sa famille 56 rue du Chemin Vert à Avion (Pas-de-Calais).
Il s’inscrivit au parti communiste en 1936 et fut un militant engagé. Il fut mobilisé le 2 septembre 1939 mais libéré au bout de 19 jours. Il ne put donc reprendre son travail à la SNCF au poste qu’il avait avant de partir.
En juillet 1942, il rejoignit la Résistance au groupe FTP de Lens, au sein duquel, il était particulièrement chargé de la propagande et la distribution de tracts.
Une enquête de police menée par les services des renseignements généraux de Lens conduisit les policiers jusqu’au personnel local de la SNCF de Lens. Fernand Taverne fut arrêté le 26 août 1943 à son domicile vers une heure du matin. Il fut incarcéré à la Feldgendarmerie d’Arras puis au quartier français de la prison Cuincy à Douai où il fut interrogé et confronté avec ses camarades cheminots. L’affaire fut alors reprise par la Sipo-SD de Douai et Fernand Taverne fut transféré à la prison Saint-Nicaise, à Arras. Le Tribunal militaire d’Arras décida d’envoyer le groupe de cheminots arrêtés devant un tribunal spécial en Allemagne dans le cadre de la procédure Nacht und Nebel (NN). Fernand Taverne fut donc déporté en secret le 26 février 1944 vers le camp d’Esterwegen (Basse-Saxe) en passant par les prisons de Bruxelles-Saint-Gilles et Essen (Rhénanie du Nord-Westphalie) puis incarcéré à Gross Strehlitz, en Silésie. Il fut transféré au Kommando de Blechhammer qui dépendait de Gross Strehlitz. La procédure judiciaire fut engagée par le tribunal spécial d’Oppeln (Silésie) qui demanda le 20 mai 1944 la copie du dossier aux autorités militaires de Lille. Probablement condamné à mort par le Sondergericht (Tribunal d’exception) d’Oppeln avant l’abrogation de la procédure NN, il fut envoyé à la prison de Brandenburg-Görden qui était organisée pour procéder à l’exécution des peines capitales. Il fut guillotiné à une date indéterminée en 1945, ce qui fut indiqué par une note de la mission de recherche française en Allemagne le 19 novembre 1946. Il fut déclaré décédé en mars 1945 à Brandebourg sans autre précision.
Il obtint les mentions « Mort pour la France » et « Mort en Déportation » (JO du 28/10/1999) et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR). Il fut homologué aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et reçut la Médaille de la Résistance française à titre posthume par décret du 05/01/1959 publié au JO le 13/01/1959.
Il est cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D., tome 2 page 345.
Son nom figure sur le monument aux morts du dépôt de Lens et la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF en gare, à Lens (Pas-de-Calais).
Sources

SOURCES : dossier SHD Caen AC 21 P 543020 et Vincennes GR 16 P 563617 (nc).— Laurent Thiery dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 1404.— Mémoire des Hommes.— Mémorial genweb.— État civil (acte de naissance).

Jean-Louis Ponnavoy

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