Le 1er juillet 1944, les Allemands attaquèrent les maquis du commandant Roland Champenier et furent tenus en échec. En représailles, ils massacrèrent un grand nombre de résistants prisonniers et de civils.

Le 1er juillet 1944 à 4h30 du matin, près de 1500 soldats allemands de la Feldgendarmerie et de la Felkommandantur appuyés par des chars, mortiers et automitrailleuses encerclèrent la région de Donzy afin d’anéantir les maquis FTP installés près du carrefour de Sainte-Colombe. Il y avait sans doute eu une dénonciation.
Le dispositif était composé de trois maquis autonomes commandés par Max Thenon dit “Michel”, André Ragout dit “Vidocq” et Jean Vairaux dit “Bourdiche”. L’ensemble était commandé par Roland Champenier alias "Roland".
L’attaque allemande tomba dans le vide car le commandant Roland Champenier, qui avait senti le danger à la suite d’événements fortuits, avait fait évacuer ses hommes les jours précédents et les avait fait s’installér au hameau de Couthion.
Deux estafettes motocyclistes envoyées prendre des instructions au PC ennemi s’égarèrent et tombèrent sur un poste avancé du maquis qui ouvrit le feu, renseignant ainsi l’adversaire sur sa position. Le commandant Roland décida de décrocher et envoya une patrouille en reconnaissance vers Bondieuse pour s’assurer que la voie était libre, ce qui était le cas. Vers midi, les FTP empruntèrent le chemin de Tresseux pour arriver au hameau de Bondieuse mais entre temps l’ennemi y avait pris position et ils furent accueillis par la mitraille. C’est à ce moment que Louis Champenier, père de Roland fut tué. Le gros de la troupe réussit à passer et prit position sur les hauteurs dominant Bondieuse. Les Allemands lancèrent attaques et contre-attaques mais furent à chaque fois repoussés. Le combat dura ainsi jusqu’à 18 heures. À ce moment, les résistants commencèrent à décrocher afin d’éviter l’encerclement. Un nouvel accrochage court mais très violent eut lieu et tourna à l’avantage des maquisards qui avaient tendu une embuscade et trouvèrent le passage, les Allemands fuyant dans tous les sens. C’est à la tombée de la nuit que le commandant Roland put se réfugier dans une ferme de la commune de Saint-Malo avec une partie de ses hommes.
Les résistants comptaient douze tués et quatre blessés. Les pertes allemandes étaient très lourdes avec 174 hommes mis hors de combat.
L’ennemi se vengea par des représailles sur la population. La ferme de la "Gallonerie", à Sainte-Colombe fut incendiée et ses propriétaires, les époux Bardin qui refusèrent de parler furent fusillés. Plusieurs maisons des hameaux de Bondieuse et Couthion furent incendiées et détruites. Douze autres personnes civiles qui aidaient peut-être le maquis furent torturées puis assassinées, sept habitants de Donzy et cinq de Sainte-Colombe.
Le lendemain les maquisards rejoignirent la région de Nolay-Arriault et les maquis Jean-Jaurès de Raymond Cloiseau, Melnick de Pierre Corbier et de Bernard Fremion (né le 11 mai 1922 à Crézancy-en-Sancerre).
Les victimes :
Morts au combat :
BERTIN Robert
CHAMPENIER Louis, Émile
GRESSIER Daniel, Alexandre, Désiré
LLAVE Pedro
PERRET Roland, Paul
PREGERMAIN
[SAHIEKO Albert
THELLIEN Alfred
4 Inconnus
Fusillés :
BARDIN Clémentine, née JARREAU
BARDIN Louis
COAILLAC Maurice
COUARD Louis
JARREAU Louis
LEBÈGUE Eugène, Édouard
LEMAIRE Paul
LEMAÎTRE Pierre
MAILLARD Lucien
MARCEL Louis
[MAURÈRE Eugène
MICHOT Jacques
POURSIN Constant, Marcel
POURSIN René
Sources

SOURCES : Jean-Claude Martinet Histoire de l’Occupation et de la Résistance dans la Nièvre 1940-1944, pages 224 à 229, éditions Delayance, La Charité-sur-Loire, 1987.— Wikipédia Massacre de Donzy.— Le Journal du Centre [L’été 1944 dans la Nièvre] Les Allemands voulaient anéantir les maquis FTP de Donzy, 1er juillet 2014.

Jean-Louis Ponnavoy

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