Né 24 avril 1889 à Langoat (Côtes-du-Nord, auj. Côtes-d’Armor), massacré le 14 septembre 1943 à Bastia (Corse, auj. Haute-Corse) ; médecin ; victime civile.

Fils d’Yves Bervet, alors cultivateur âgé de trente-trois ans, et de son épouse Marie-Louise Derrien, ménagère âgée de trente ans, Jacques Bervet se maria à Lannion (Côtes-du-Nord) avec Virginie Renan, le 13 mai 1919.
Au moment de son recensement militaire, Jacques Bervet exerçait la médecine dans sa commune natale (renseignement noté ultérieurement, car à cette date, il devait encore être étudiant, ce que semble confirmée la suite de sa biographie). Il effectua son service après plusieurs reports de son sursis (1910 à 1913). Il fut finalement réformé définitivement par la commission spéciale de Montpellier, pour « tuberculose pulmonaire ». Sa réforme fut confirmée par la commission spéciale de Guingamp, le 13 septembre 1915. Mais Jacques Bervet s’était engagé pour la durée de la guerre à la Xe région militaire à une date inconnue. Il parvint à la 10e section d’infirmiers comme soldat de 2e classe, en tant qu’étudiant en médecine. Il fut affecté à l’hôpital complémentaire n° 20 de Lannion le 10 octobre 1914, et nommé médecin-auxiliaire le 15 octobre suivant. Le 26, il fut dirigé vers l’hôpital complémentaire n° 56 de Tréguier. Le 29 décembre 1914, il fut affecté à la gare régulatrice de Dunkerque, au titre du 74e régiment d’infanterie territoriale. Il dut être hospitalisé à l’hôpital central de la ville, du 18 au 20 janvier 1915, en raison d’une « bronchite spécifique », puis placé en convalescence pour six mois, du 26 janvier au 25 juillet. Son état de santé explique que sa réforme soit confirmée à nouveau le 12 avril 1930, par la commission de réforme de Bastia, pour « bronchite chronique, tachycardie avec assourdissement des bruits du cœur », et une dernière fois par la commission de réforme de Marseille (21 octobre 1932). Jacques Bervet n’obtint pas la médaille Interalliée, ne remplissant apparemment pas les conditions nécessaires.
Le 29 novembre 1929, Jacques Bervet déclara aux autorités militaires résider à Bastia, au 19 du boulevard Paoli.
Médecin à Bastia, Jacques Bervet participa à la libération de la ville avec d’autres médecins bastiais, en soignant les blessés durant les combats. Ses activités découvertes, il fut assassiné par les Allemands le 14 septembre 1943.
Reconnu « Mort pour la France », Jacques Bervet obtint le statut de victime civile.
Son nom figure sur le monument aux morts de Bastia au cimetière et sur le Livre d’or de la Résistance de Sartène. On peut le lire enfin sur la plaque commémorative 1939-1945 de la faculté de médecine Paris-Descartes (VIe arrondissement).
Sources

SOURCES. SHD, AVCC, Caen, AC 21 P 312810 (n. c.). — Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1R1985, reg. matr. (n° 1610). — Sites Internet : Les Corses morts pendant la deuxième guerre mondiale ; Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — État civil de Langoat, acte de naissance n° 16.

Frédéric Stévenot

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