Commune située entre le plateau du Vercors et la rivière Isère, presque à la pointe Nord du massif, Noyarey (Isère) fut, comme toutes les villes et villages qui entourent le Vercors
investie par les troupes allemandes à la veille de l’attaque généralisée ordonnée par le général Pflaüm.
Durant l’occupation du village par l’armée allemande, une quinzaine de maquisards qui tentaient de quitter le massif après l’ordre de dispersion donné le 23 juillet 1944 furent capturés et exécutés.
Seuls 7 d’entre eux furent identifiés.

Le 20 juillet 1944, vers 8 heures du matin, Noyarey (Isère) fut investie par une centaine de soldats de l’armée allemande. Après avoir installé leur poste de commandement au café Meurs sur la place du village, ils procèdèrent aux premières arrestations, interrogatoires ou perquisitions, en vue de débusquer des maquisards du Vercors.
Le 27 juillet, tout bascula ! Les Allemands capturèrent et assassinèrent deux jeunes. René Argoud de Romans, âgé de 18 ans fut abandonné dans le bois Plachin.
Angelo Francescato, 21 ans, maquisard domicilié au Gua de Vif, fut fusillé à Ezy, et jeté dans l’Eyrard.
Dès lors, la tension monta au village. La mairie régularisa in extremis la situation des jeunes résidant à Noyarey qui n’étaient pas tous en règle vis-à-vis du STO (Service du Travail Obligatoire). Mais les interventions répétées de M. Oddos, adjoint au maire, et de M. Faure, secrétaire de mairie, ne purent empêcher l’assassinat de 15 personnes au total dont les corps furent jetés dans l’Isère depuis la digue qui longe la rivière Isère.
Parmi elles Auguste Dumoulin, Georges Hureau, José Infanzon, Julien Sordet et Émeric Weisz.
Plusieurs corps furent retrouvés sur les rives de l’Isère, en aval de Noyarey. La plupart ne fut jamais identifiée.
Pendant les 17 jours d’occupation du village, aucune indiscrétion ne fut commise. Une centaine de jeunes patriotes réussirent à échapper à l’ennemi en traversant les forêts et les barrages, après avoir été ravitaillés par les habitants d’Ezy et du Poyet.
Une stèle fut érigée sur la digue au bord de l’Isère pour commémorer les exécutions.
Elle ne porte pas de noms.


Victimes identifiées :
ARGOUD René
DUMOULIN Auguste
FRANCESCATO Angelo
HUREAU Georges
INFANZON José
SORDET Julien
WEISZ Émeric
Sources

Le Pionnier du Vercors, n°122, décembre 2010

Jean-Luc Marquer

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