Le 22 août 1944, l’attaque du train blindé par les maquis du Charollais fit entre 29 et 34 morts par balles allemandes parmi les résistants.

Les résistants du maquis du Charolais, issus des groupes de "Sylla" à Martigny-le-Comte et de "Gros-Bois" à Saint-Julien-de-Civry, reçurent l’ordre de Guy d’Artois, commandant du 1er bataillon du Charolais d’intercepter un train de déportés transportant des personnes importantes parmi lesquelles Mgr Piguet, évêque de Clermont et le Comte de Bourbon Parme.
Ce fut un train blindé fortement armé et transportant des SS qui arriva à la place en balayant de son feu toute la zone comprise entre la gare et le pont de Bord, à Paray-le-Monial.
Un combat inégal s’ensuivit pendant toute la matinée. Lorsque les secouristes dirigés par le docteur Nesme arrivèrent dans l’après-midi, ils trouvèrent un peu partout de nombreux corps de jeunes résistants de 18 à 32 ans. Ils étaient 29 tués au combat, massacrés ou achevés sur place, dont onze en gare le long de la voie ferrée, dix en bordure du canal, un vers le pont du canal et les autres dispersés le long de la route de Poisson et dans les prés environnants. Certains blessés avaient été achevés et portaient des blessures mortelles à la tête. Un civil, Jean Lemoine qui était en train de se raser chez lui fut tué à sa fenêtre et trois maisons furent incendiées. Il y eut en outre deux FFI déportés.
Les corps des victimes furent emmenés au cimetière et déposés dans la chapelle en présence du curé Combier.
Leur sacrifice aura été vain. Le train de déportés parti de Moulins qui devait être intercepté par le maquis resta bloqué à Paray pendant trois jours. Il repartit accompagné de son escorte blindé en direction de Belfort où les prisonniers furent internés au fort de Hatry. Ils repartirent de Belfort le 5 Septembre 1944 à destination de Buchenwald, où ils arrivèrent le 10 Septembre.
Monseigneur Piguet retrouvera son évêché de Clermont-Ferrand le 14 mai 1945.
Les victimes :
Une plaque commémorative apposée sur la façade de la gare de Paray-le-Monial rend hommage à 29 victimes.
BAUDIN Auguste
BOUCHER René, Roger
BOUIT Émilien, Joseph
BOURSOT Jean, Marius
BRANSIER Claudius, Francisque
BRÉRAT Robert
COGNARD Fernand, Jacques, Pierre
DAGOIS Roland
DEMURGER Lucien, Aimé
DESCHAMPS Claude, Jean, Marie
GALLAND Jean-Baptiste
GARMIER Pierre
GAUTHERON Marcel, Claudius
GAUTHIER Jean-Claude
GIRARDON Jacques, Marguerite
LANÇON Marius, Edmond
LANGLOIS Paul
LEMOINE Jean-Marie, Joseph, victime civile le 22 août 1944.
LETELLIER Kléber, Fernand
MOUGENEL René, Louis
PAILLARD Pierre
PETIT Louis, Henri
PITAUD Albert
ROUGEMONT Georges, Louis
ROUILLER Roger
SAIGNE Claude, Louis
SCHULZ Léopold, Paul
THOMAS Roger, Auguste
VALETTE Claudius, Eugène
Une stèle commémorative "A la mémoire des Héros de notre Maquis tués au combat pour la Libération de notre Patrie le 22 août 1944", située à côté du monument aux morts, à Saint-Julien-de-Civry comprend les 29 noms ci-dessous et les 7 autres victimes suivantes :
DUPERRET Jean, Lazare décédé le 12 février 1945 des suites de ses blessures à Mâcon.
GAUTHIER François, Albert tué à Paray-le-Monial le 22 août 1944
MARMORAT René Jean Benoît tué à Charolles le 12 août 1944
MARTIN Marcel Auguste Charles Lucien tué à Saint-Julien-de-Civry le 28 août 1944
LABROSSE tué à Paray le 22 août 1944 ?
RENAUD tué à Paray le 22 août 1944 ?
ROSE R. tué à Paray le 22 août 1944 ?
Sources

SOURCES : Journal de Saône-et-Loire du 20 août 2011 Anniversaire du 22 août 1944, article signé Jean-Paul Weiss. — Généalogie des Familles en Pays Charolais et Brionnais Attaque train blindé à Paray 22 août 1944. — Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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