Né le 15 août 1904 à Duniłowicze (Russie, Pologne, URSS, Biélorussie), abattu le 15 novembre 1943 à Sainte-Féréole (Corrèze) ; technicien dans le bâtiment, employé de bureau ; militant ouvrier ; volontaire en Espagne républicaine ; maquisard de l’Armée secrète (AS).

Hirsch dit Henri Trocki
Hirsch dit Henri Trocki
Crédit : MémorialGenWeb
Sépulture de Henri Tzvi Trotzky et de Hirsch Trocki à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente)
Sépulture de Henri Tzvi Trotzky et de Hirsch Trocki à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente)
Crédit : Geneanet
Hirsch Trocki naquit dans la communauté juive de Duniłowicze dans la partie orientale de la Pologne alors incorporée à l’Empire tsariste. Il était le fils de Aharon, avocat, et de Etel. Après le lycée, il entra à l’école polytechnique de Vilno (auj. Vilnius en Lituanie), incorporée à la Pologne reconstituée à l’issue de la Grande Guerre. Il y épousa Reina née Toder, orthographié Rajna Tuder sur l’acte de décès d’Hirsch Trocki (dressé au nom de Henri Trocki).
Il commença à militer dans le mouvement ouvrier. Mais victime de l’antisémitisme et de la répression, il émigra en France avec sa femme, ainsi que son frère Aleksander, et s’établit à Paris. Il aurait été employé dans une entreprise du bâtiment puis employé de bureau.
En 1936, il se porta volontaire pour combattre dans les rangs des Républicains espagnols. Sa maîtrise de la langue espagnole lui permit d’être incorporé directement dans l’armée régulière et non dans les Brigades internationales.
De retour en France, il fut interné au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques). Libéré, il s’engagea en septembre 1939 dans un régiment de marche de volontaires étrangers. Frère d’Alexander Trocki, co-directeur de la HICEM – une organisation d’émigration des Juifs - à Marseille de 1940 à 1942, il suivit ce dernier en Corrèze lorsque la direction de la HICEM fut transférée à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Il aurait résidé à Turenne (Corrèze) avant de rejoindre le maquis AS de la forêt des Saulières (Corrèze), s’engageant ainsi dans la lutte armée avec son neveu, le fils d’Alexander, Henri Trotzky (orthographe de l’état civil), né à Paris en 1922.
Avec 16 de leurs camarades, ils périrent lors de l’attaque allemande du 15 novembre 1943 au hameau de la Besse à Sainte-Féréole (Corrèze). Dans un premier temps, les corps furent inhumées le 17 novembre dans la commune voisine de Donzenac dans laquelle leurs décès furent enregistrés.
Les dépouilles de l’oncle et du neveu furent transférées après la guerre dans la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), où ils reposent dans une tombe commune, Section 1, Carré E, Rang 19, Tombe 519. Celle-ci est surmontée d’une croix qu’il conviendrait de remplacer par l’étoile de David.
Hirsch Trocki obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Il fut cité à l’ordre de l’armée au motif suivant : « Le 15 novembre 1943, à La Besse (Corrèze) a vaillamment combattu contre 400 S.S. qui attaquaient son camp. Tué au cours du combat, a été odieusement défiguré par un adversaire sans respect. »
Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du site de la Besse à Sainte-Féréole et sur le monument aux Morts de Turenne.
Sur l’acte de décès, il est indiqué que son épouse Rajna Tuder était domiciliée 306 rue de Belleville à Paris.


Voir Sainte-Féréole (Corrèze), 15 novembre 1943
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 164171 et Vincennes GR 16 P 578649 (nc). — Table annuelle des naissances, Paris, XIVe arr. Archives de Paris en ligne. — David Diamant, Combattants, Héros et Martyrs de la Résistance, Paris, Éditions Renouveau, 1984. — Renée Poznanski, Les Juifs en France 1939-1945, Paris, CNRS éditions, 2018. — Jacques Semelin, Persécutions et entraides dans la France occupée, Paris, Seuil-Les Arènes, 2013. — Wendy Koenig, Nancy Rupprecht, Nancy E. Rupprecht, Holocaust Persecution : Responses and Consequences, en ligne, p. 106. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Geneanet. — Yad Vashem (feuille de témoignage déposée par Aleksander Trotzky). — CDJC Mémorial de la Shoah. — Mémorial Klarsfeld. — Acte de décès communiqué par Madame Marie-Pierre Bretonnet, Mairie de Donzenac.

Dominique Tantin

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