Né le 2 janvier 1926 à Ancy-sur-Moselle, aujourd’hui Ancy-Dornot (Moselle), mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) ; bûcheron ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI)

Paul Schmesser était le fils d’Henri et de Lucie Defaut. Il fut réquisitionné pour le Reichsarbeitsdienst (Service du travail du Reich) et déserta. Célibataire et domicilié à Ancy-sur-Moselle (Moselle), il fut engagé comme bûcheron sur un chantier forestier, à Badonviller (Vosges). Il entra dans la Résistance à Viombois au IIIe groupement du maquis des Vosges, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace), secteur de Saint-Dié (Vosges), sous-secteur de Raon-L’Étape (Vosges).
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie parmi laquelle Paul Schmesser attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie. Retour ligne automatique
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués
Paul Schmesser qui était sans armes fut tué à bout portant dès le début du combat au Nord-Est de la ferme. Il fut identifié sur place par son père et son beau-frère.
L’acte de décès a été dressé le 6 novembre 1947 par l’officier de l’état civil au
ministère des anciens combattants et victimes de guerre à Paris avec la mention « Mort pour la France » en date du 25 novembre 1947 et l’homologation comme soldat aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il ne possède toutefois pas de dossier résistant au SHD Vincennes.
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons et sur le monument aux morts d’Ancy-sur-Moselle.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 154033 (nc).— SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA.— Liliane Jérome Livre mémorial des victimes de Viombois 4 septembre 1944, 16 août 2016.— La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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