Né le 7 janvier 1900 à Raon-L’Étape (Vosges), mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) ; militaire de carrière ; employé de bureau ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

René Serrière était le fils de Joseph Alexandre et d’Anna Maria Ray.
Il effectua son service militaire du 15 mars 1920 au 20 mars 1922 au 50e Régiment d’artillerie de campagne. Il fut rendu à la vie civile avec le grade de maréchal-des-logis.
Il était marié avec Angèle Émilienne Devaux et domicilié à Raon-L’Étape (Vosges). Il avait un fils, Roger né en 1927.
Il s’engagea le 16 février 1929 et fut admis dans le corps de sous-officiers de carrières le 20 février 1931. Il était chef-comptable.
Le 1er décembre 1938, il fut promu adjudant. Il effectua toute sa carrière dans l’Artillerie.
Après l’armistice de 1940, il resta au service de l’Armée jusqu’au 1er mars 1942 dans différents services chargés de la liquidation des forces armées françaises.
Il s’installa alors à Montpellier (Hérault) où il fut rejoint par sa famille. Dès 1943, il s’occupa d’un maquis puis il remonta ensuite à Raon-L’Étape où il fut employé de bureau chez Amos, s’occupant de la Sécurité sociale.
Il rejoignit de nouveau la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace), secteur de Saint-Dié (Vosges), sous-secteur de Raon-L’Étape, où ses services furent homologués comme sous-lieutenant des FFI à compter du 1er juin 1944.
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie. Retour ligne automatique
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués
René Serrière était parmi les tués au combat. Il avait été blessé à la gorge et mourut dans la ferme. Il fut enterré provisoirement dans une fosse à Neufmaisons. Au moment de sa mort, il portait une tenue militaire et il fut reconnu par sa femme et son fils.
Le signalement donné fut le suivant : « Brun, petite moustache, figure allongée, flanelle, veste cuir, pantalon brun foncé, bandes molletières. Objets trouvés : récépissés jaunes à l’adresse de Mr le Dr régional des AS Nancy ou de Mr le Docteur de la caisse régionale de l’Est à Epinal, porte-monnaie rouge contenant des préservatifs et les récépissés susmentionnés. »
L’acte de décès n° 22 du registre d’état-civil au nom de SERRIERE (sans précision de
prénom, date de naissance et filiation) établi le 19 janvier 1945 à Neufmaisons porte
en mention marginale la mention « Mort pour la France » par décision du 5 février 1946 et un additif avec les précisions de prénom, date de naissance et filiation.
Il fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur.
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la mairie, à Raon-L’Étape (Vosges).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 148519 (nc).— SHD, Vincennes, GR 16 P 546221 (nc).— SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA page 53 et 64.— Arch. Dép. Vosges, RMM, 1R1768-116795, p. 38. — Liliane Jérome Livre mémorial des victimes de Viombois 4 septembre 1944, 16 août 2016.— La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois.— Geneawiki 88372 - Raon-l’Étape - Morts aux guerres.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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