Né le 24 août 1898 à Arona (Italie), mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Vosges) ; artisan menuisier ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et du Groupe mobile d’Alsace (GMA).

André Valentini était le fils de Giulio et de Maria Zanetta. Il était marié avec Jeanne Joséphine Thomas et domicilié rue de l’Anot, à Celles-sur-Plaine où il était artisan menuisier. Il fut naturalisé Français le 22 mars 1929.
Ancien prisonnier de guerre de 1939-1940, Andrea Valentini entra dans la Résistance à la vingtaine de Celles-sur-Plaine du IIIe Groupement du GMA Vosges (Groupe mobile d’Alsace), commandée par Paul Medauer qui était bûcheron. Il appartenait au moment de l’attaque du maquis à la 2ème centurie sous le commandement du sous-lieutenant Georges Giuiot, alias Gallinot. Ses services furent homologués à compter du 1er juin 1944.
Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie. Retour ligne automatique
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués
André Valentini était parmi les tués au combat. Le 4 septembre à 20h30, il suivit son chef de vingtaine, Paul Medauer. Au moment de traverser une route sous la mitraille, ce dernier s’aperçut que Valentini n’était plus derrière lui. Il fut sans doute tué dès le début près de la ferme de Viombois. Le lendemain, les Allemands incendièrent la ferme avec tous les cadavres et les blessés intransportables qui s’y trouvaient encore. Il est probable qu’Andrea Valentini état parmi eux. Il n’a jamais été identifié, sa femme n’ayant pas voulu se rendre sur les lieux. Il est possible également que son corps n’est pas été brûlé et qu’il se soit trouvé avec ceux de quatre ou cinq maquisards tués à la ferme te inhumés au cimetière militaire de Badonviller (Meurthe-et-Moselle). C’est cette dernière hypothèse qui paraît la plus plausible.
Le jugement déclaratif de décès rendu le 23 mars 1953 par le tribunal civil de première instance de Saint-Dié stipule que : « le décès est survenu au cours d’un combat le 5 septembre 1944 à Viombois, commune de Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle). Constate la qualité de membre des Forces Françaises de l’Intérieur au susnommé. En conséquence ordonne que la mention « Mort pour la France » figurera à l’acte de décès en fin de registre ».
Il obtint donc la mention « Mort pour la France » et fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) et sur le monument aux morts, Celles-sur-Plaine (Vosges).
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 582774 (nc).— SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA page 54.— Liliane Jérome Livre mémorial des victimes de Viombois 4 septembre 1944, 16 août 2016.— La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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