Né à une date et lieu non connus, mort en action le 4 septembre 1944 à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle) ; prisonnier de guerre évadé ; résistant du Groupe mobile d’Alsace (GMA).

Vladislav Lockleck (et non Locleck Vladislav comme le dénomme le site Mémorial GenWeb) serait un prisonnier de guerre évadé supposé de nationalité polonaise. Il entra dans la Résistance au IIIe groupement du maquis des Vosges, G.M.A. (Groupe Mobile d’Alsace), secteur de Saint-Dié (Vosges), sous-secteur de Raon-L’Étape (Vosges), où il appartenait à la 1ère centurie, 1ère vingtaine, 3ème groupe, qui était constitué entièrement par des prisonniers de guerre Russes, Polonais, Tchèques et Yougoslaves, évadés d’Allemagne. Le GMA Vosges dont le PC se trouvait près de Raon-L’Étape comprenait plusieurs centaines d’hommes dont une majeure partie attendait d’être équipée et armée.
Un parachutage prévu à cet effet dans la nuit du 3 au 4 septembre 1944 sur le terrain de Veney échoua à cause de conditions météorologiques défavorables et fut reporté de 24 heures. Des centaines d’hommes du GMA ne purent être armés. Le capitaine Marc (Dr René Meyer) qui les commandait prit la décision vers minuit de les faire bivouaquer dans la ferme inhabitée de Viombois, situé sur la commune de Neufmaisons, en Meurthe-et-Moselle sous la protection de 70 hommes de la centurie du lieutenant Jean-Serge, bien armés. Malgré l’ordre de l’état-major d’évacuer cet endroit réputé dangereux, le capitaine Marc préféra pour des raisons logistiques rester sur sa position.
Le lendemain 4 septembre 1944 à neuf heures, les sentinelles firent feu sur une voiture de transmissions allemande. Deux autres incidents eurent lieu à onze heures et onze heures trente, ce qui eut pour effet d’alerter l’ennemi. À quatorze heures, les troupes allemandes, alertées par les fusillades, arrivèrent sur place. L’avance de l’ennemi fut enrayée dans un premier temps mais vers quinze heures alors que le capitaine Marc venait enfin de donner l’ordre d’évacuer la ferme, les Allemands lancèrent de violents assauts. Le combat dura six heures pendant lesquelles les maquisards se défendirent vaillamment, parfois au corps à corps. À 21 heures l’ennemi cessa le combat après avoir eu de lourdes pertes.
À 23h30, les avions alliés arrivèrent pour le parachutage mais ne voyant rien, ils repartirent vers l’Angleterre sans se douter de la tragédie.
56 maquisards furent tués à la ferme et une vingtaine d’autres, capturés après le combat furent exécutés les jours suivants. Les Allemands eurent 134 morts et 182 blessés, chiffres qui semblent surévalués.
Vladislav Locklec fut tué le 4 septembre à 20h55 dans un combat au corps à corps sur le mur d’un jardin.
L’acte de décès n° 21 du registre d’état-civil du 19 janvier 1945 dressé à Neufmaisons est libellé ainsi : « Un inconnu dont le signalement est celui relevé par Paul IDOUX le 6 septembre 1944, avant l’inhumation provisoire : 1,60 m, blond, chemise kaki, pantalon brun, Polonais ex-prisonnier 43-38 VL Vladislav LOCKLECK (nom difficile à lire). Selon Allemands, serait de Londres. Objets trouvés : bague auriculaire gauche (laissée au doigt du corps), lettre de prisonnier venant de Freiburg, étui à cigarettes. »
Il est inhumé dans une tombe anonyme du cimetière militaire de Badonviller (Meurthe-et-Moselle) et obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur le Mémorial de la Résistance de la Ferme de Viombois, à Neufmaisons (Meurthe-et-Moselle).
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 19 P 88/7 GMA. — Liliane Jerome, Livre mémorial des victimes de Viombois 4 septembre 1944, 16 août 2016. — La Bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945 La bataille de la ferme de Viombois. — Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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