EBURDERIE Pierre
Né le 14 avril 1876 à Saint-Hilaire-les-Courbes (Corrèze), tué le 8 avril 1944 à Lacelle (Corrèze) ; cultivateur ; victime civile.
Pierre Eburderie était le fils de Jean, cultivateur, alors âgé de 25 ans, et de son épouse Marie Bezaud, cultivatrice, âgée de 21 ans. Après avoir effectué son service militaire, le 2 décembre 1898 à L’Église-aux-Bois (Corrèze), il épousa Marie Marvier. De 1914 à 1917, il fut mobilisé dans les services auxiliaires. En 1944, il résidait avec son épouse au moulin de Firmigier.
Le 8 avril 1944, Pierre Eburderie fut tué par des soldats de la division Brehmer (325e division de sécurité). La division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, mena des opérations de ratissage et de répression des maquis et de persécutions des Juifs de nature génocidaire en Dordogne, puis en Corrèze et en Haute-Vienne. Cette division était une unité de marche temporaire constituée pour cette mission. Hétéroclite, elle réunissait pour un effectif total de 8 000 hommes - deux régiments de sécurité dont le 95e basé à Périgueux, deux bataillons motorisés dont le 958e bataillon de DCA, un bataillon d’infanterie de Géorgiens (Ost bataillon 799) en garnison à Périgueux puis à Tulle, deux brigades d’intervention de la Feldgendarmerie de Périgueux et de Bergerac, une unité SS-Sipo-SD commandée par le capitaine SS Kurt Holler détaché du SD de Lyon et chargé de la liaison avec August Meïer, SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), Kommandeur de la Sipo-SD de Limoges. Certaines actions furent conduites avec la participation de la Brigade ou Phalange nord-africaine de la Gestapo parisienne placée sous le commandement d’Alexandre Villaplane et intégrée à la Hilfspolizei. Elle disposait de 24 véhicules blindés et d’une douzaine de pièces d’artillerie légère.
Elle bénéficia d’informations collectées par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par la Milice et l’administration de Vichy. Le modus operandi de la Brehmer consistait à encercler les bourgs, à rassembler la population, désigner des otages – notamment les édiles –, obtenir des renseignements (liste des Juifs, localisation des maquis). Les suspects et les hommes juifs étaient abattus, les femmes et les enfants d’origine juive arrêtés et emmenés pour être déportés. De nombreux bâtiments furent pillés et incendiés.
Dès le 4 avril 1944, un détachement de la division Brehmer, après avoir traversé le village de la Forêt, occupa le bourg de Lacelle, poursuivant une action commencée le 26 mars qui se prolongea jusqu’au 16 avril 1944. La commune de Lacelle, à l’extrême nord de la Corrèze, limitrophe de la Haute-Vienne, était située dans la zone d’action du maquis FTP de Guingouin. Le 28 mars 1944, c’est près du moulin de Firmigier qu’avait été interceptée par les maquisards une commission d’armistice composée d’officiers allemands et d’un officier français revenant d’une inspection du 881e GTE de Neuvic-d’Ussel et se dirigeant vers Limoges. Les Allemands furent emmenés comme otages et exécutés.
Le 4 avril, à Lacelle, les soldats de la Brehmer massacrèrent en représailles quatre personnes. Joseph Roudeix fut tué dans son jardin. Jean Duchez, Marcel Lévy-Danon et Ferdinand Szermann furent capturés et exécutés. Des habitants – Juifs en majorité – furent raflés, transférés à Tulle, et pour beaucoup déportés. Le village de La Forêt fut incendié ainsi que plusieurs maisons à Lacelle. La troupe resta jusqu’au 8 avril et exécuta Chaïm Rozent le 6 à à l’Église-aux-Bois. Jean-Jacques Durousseau, ouvrier agricole, arrêté le 4 avril 1944 au village de la Forêt à L’Eglise des Bois, fut amené au Lonzac et exécuté avec les otages lanzacois.
Le 8 avril 1944, Pierre Eburderie et son épouse furent conduits au bourg de Lacelle. Durement interrogé, il fut exécuté près de l’école à 15h30. Son épouse fut libérée le 2 mai 1944.
Son nom est inscrit avec quatorze autres à Lacelle sur une plaque commémorative 1939-1945 apposée sur une fontaine à proximité de la Mairie, avec la mention : « Hommage aux fusillés et déportés des communes de Lacelle et de L’Église-aux-Bois, Avril 1944 ». Il figure aussi sur le monument aux Morts de la commune de L’Église-aux-Bois.
Le 8 avril 1944, Pierre Eburderie fut tué par des soldats de la division Brehmer (325e division de sécurité). La division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer, mena des opérations de ratissage et de répression des maquis et de persécutions des Juifs de nature génocidaire en Dordogne, puis en Corrèze et en Haute-Vienne. Cette division était une unité de marche temporaire constituée pour cette mission. Hétéroclite, elle réunissait pour un effectif total de 8 000 hommes - deux régiments de sécurité dont le 95e basé à Périgueux, deux bataillons motorisés dont le 958e bataillon de DCA, un bataillon d’infanterie de Géorgiens (Ost bataillon 799) en garnison à Périgueux puis à Tulle, deux brigades d’intervention de la Feldgendarmerie de Périgueux et de Bergerac, une unité SS-Sipo-SD commandée par le capitaine SS Kurt Holler détaché du SD de Lyon et chargé de la liaison avec August Meïer, SS-Obersturmbannführer (lieutenant-colonel), Kommandeur de la Sipo-SD de Limoges. Certaines actions furent conduites avec la participation de la Brigade ou Phalange nord-africaine de la Gestapo parisienne placée sous le commandement d’Alexandre Villaplane et intégrée à la Hilfspolizei. Elle disposait de 24 véhicules blindés et d’une douzaine de pièces d’artillerie légère.
Elle bénéficia d’informations collectées par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par la Milice et l’administration de Vichy. Le modus operandi de la Brehmer consistait à encercler les bourgs, à rassembler la population, désigner des otages – notamment les édiles –, obtenir des renseignements (liste des Juifs, localisation des maquis). Les suspects et les hommes juifs étaient abattus, les femmes et les enfants d’origine juive arrêtés et emmenés pour être déportés. De nombreux bâtiments furent pillés et incendiés.
Dès le 4 avril 1944, un détachement de la division Brehmer, après avoir traversé le village de la Forêt, occupa le bourg de Lacelle, poursuivant une action commencée le 26 mars qui se prolongea jusqu’au 16 avril 1944. La commune de Lacelle, à l’extrême nord de la Corrèze, limitrophe de la Haute-Vienne, était située dans la zone d’action du maquis FTP de Guingouin. Le 28 mars 1944, c’est près du moulin de Firmigier qu’avait été interceptée par les maquisards une commission d’armistice composée d’officiers allemands et d’un officier français revenant d’une inspection du 881e GTE de Neuvic-d’Ussel et se dirigeant vers Limoges. Les Allemands furent emmenés comme otages et exécutés.
Le 4 avril, à Lacelle, les soldats de la Brehmer massacrèrent en représailles quatre personnes. Joseph Roudeix fut tué dans son jardin. Jean Duchez, Marcel Lévy-Danon et Ferdinand Szermann furent capturés et exécutés. Des habitants – Juifs en majorité – furent raflés, transférés à Tulle, et pour beaucoup déportés. Le village de La Forêt fut incendié ainsi que plusieurs maisons à Lacelle. La troupe resta jusqu’au 8 avril et exécuta Chaïm Rozent le 6 à à l’Église-aux-Bois. Jean-Jacques Durousseau, ouvrier agricole, arrêté le 4 avril 1944 au village de la Forêt à L’Eglise des Bois, fut amené au Lonzac et exécuté avec les otages lanzacois.
Le 8 avril 1944, Pierre Eburderie et son épouse furent conduits au bourg de Lacelle. Durement interrogé, il fut exécuté près de l’école à 15h30. Son épouse fut libérée le 2 mai 1944.
Son nom est inscrit avec quatorze autres à Lacelle sur une plaque commémorative 1939-1945 apposée sur une fontaine à proximité de la Mairie, avec la mention : « Hommage aux fusillés et déportés des communes de Lacelle et de L’Église-aux-Bois, Avril 1944 ». Il figure aussi sur le monument aux Morts de la commune de L’Église-aux-Bois.
Sources
SOURCES : Service Historique de la Défense, AVcC Caen la Défense, Caen, AC 21 P 446 925 (nc). — Paul Mons, Afin que nul n’oublie, la folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Editions Les Monédières, p. 185-186. — MémorialGenWeb. — Acte de naissance et registre matricule militaire en ligne (Arch. Dép. de Corrèze).
Dominique Tantin