Né le 1er décembre 1892 à Poitiers (Vienne), exécuté sommairement le 25 août 1944 à Châtellerault (Vienne) ; fraiseur à la Manufacture d’Armes de Châtellerault ; résistant FTPF.

Georges Besseron était le fils d’Auguste, Antoine Besseron âgé de 33 ans, domestique et de Félicité Boucher âgée de 27 ans. Au recensement de 1911, il résidait avec sa mère devenue veuve sur la commune d’Antran près de Châtellerault. Appelé en octobre 1912 pour le service militaire, il déclara alors la profession de fraiseur. Mobilisé dans la continuité en août 1914 pour le premier conflit mondial dans le 3ème Bataillon de Chasseurs à pied, il fut gravement blessé au bras droit par une balle explosive le 25 août 1914 à Raon-l’Étape (Vosges) et réformé en novembre 1915 après sa convalescence. Au recensement de 1936 il résidait à Châtellerault au Sanital et exerçait la profession d’armurier à la Manufacture nationale d’armes de Châtellerault. Il était marié avec Berthe, Élise Blanchard (née le 13 mars 1897 à Lencloître, Vienne) et était père de deux enfants René né en 1917 à Naintré et Georgette née en 1926 également à Naintré. Son beau-père Élie Blanchard également armurier à la Manufacture nationale d’armes de Châtellerault était domicilié avec eux. En 1944 il était domicilié 30 rue Auger Gaudeau et son acte de décès indique qu’il était fraiseur.
Comme de nombreux ouvriers de la Manufacture d’Armes il s’engagea dans la Résistance rejoignant les FTPF de Châtellerault. Le dossier d’homologation du groupe FTPF de Châtellerault (SHD Vincennes op. cit.) dans sa fiche sur l’état nominatif pour activité du 18 octobre 1940 au 31 décembre 1942 le mentionne dans la liste des volontaires du 3ème groupe, secteur Nord (le même groupe que Nerone Fontanot).
A la fin du mois d’août 1944 les troupes allemandes évacuèrent le nord du département de la Vienne se dirigeant vers l’est pour échapper à l’encerclement des troupes alliées. Le 25 août 1944, alors que les Allemands s’apprêtaient à quitter la ville, une altercation survint entre Roger Rochon et des soldats allemands, altercation due à la volonté de Roger Rochon de recouvrer une somme due par l’armée allemande à la suite d’un travail effectué. Le journal créé à la Libération, La Nouvelle République dans sa première édition du 8 septembre 1944 donna un récit de l’incident : « Le 25 août 1944, Roger Rochon, 33 ans, tôlier, qui avait une facture à se faire régler par les Allemands de la Brelandière, se présenta pour réclamer son dû. On lui répondit qu’il n’y avait pas d’argent. Avisant alors une machine à coudre, M. Rochon dit qu’il se trouverait payé si on la lui donnait. Ce à quoi les Allemands consentirent, réclamant toutefois une somme de 800 francs. […] Cette somme fut donnée. M. Rochon emporta alors le pied de la machine et revint un peu plus tard avec Maurice Lépine, 26 ans, pour prendre la tête. C’est alors que les deux hommes furent saisis par des SS et conduits, en compagnie de Georges Besseron, 51 ans, et Antoine Laissy, 49 ans, au collège des jeunes filles, où ils furent fusillés sans autre forme de procès ». Il semble que l’altercation finale se soit produite impasse des Cordeliers et qu’ Antoine Laissy, un cheminot résistant, qui rentrait de son travail en début d’après-midi tenta d’intervenir. Rocher Rochon, Maurice Lépine (également résistant FTPF), Antoine Laissy, et Georges Besseron qui assistait à la scène du pas de sa porte (selon l’un des récits, mais son appartenance comme Maurice Lépine aux FTPF pourrait permettre aussi d’envisager l’hypothèse d’une intervention plus directe dans l’altercation), furent arrêtés, conduits à proximité, dans la cour du collège de jeunes filles (aujourd’hui Lycée Marcelin Berthelot) et exécutés vers 13 heures. L’allusion de l’article aux SS semble attestée par les recherches récentes des historiens de la Maison du souvenir de Maillé qui ont pu prouver la présence dans le secteur jusqu’au 28 août d’éléments du bataillon de réserve de la 17e « SS-Panzergrenadier-Division Götz von Berlichingen », précisément basés à Châtellerault, et responsables du massacre d’Ingrandes-sur-Vienne (7 morts), le 24 août et pour partie du massacre de Maillé (124 morts) au matin du 25 août.
Il obtint la mention mort pour la France. Son nom apparaît dans l’état des pertes FTPF du secteur de Châtellerault avec la mention fusillé (dossier du SHD Vincennes op. cit. page 34) et est inscrit sur la plaque commémorative 1939 – 1945 de la mairie de Châtellerault ainsi que sur une plaque commémorative apposée en 2004 dans une impasse, l’impasse des Cordeliers où se produisirent l’altercation et les arrestations, à la mémoire des quatre victimes du massacre.
Son fils René Besseron, résistant dans le même groupe FTPF, avait été tué quelques jours auparavant le 12 août 1944 à Châtellerault, dans des circonstances imprécises (l’état des pertes du groupe FTP indique fusillé).
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen. Cote AC 21 P 312950 (nc) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) groupe FTPF Châtellerault GR 19 P 86/44 — Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — La Nouvelle République du Centre-Ouest, article du 22 décembre 2018 — Marie-Claude Albert, Châtellerault sous l’Occupation, Geste Éd., 2005. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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