Résistant exécuté sommairement le 21 décembre 1943 à Échandelys (Puy-de-Dôme).

Cet inconnu faisait partie d’un groupe de maquisards dont l’origine reste inconnue. On a pensé qu’il pouvait s’agir de membre des Ardents dont le maquis de Ceyssat avait été détruit le 2 septembre 1943 et dont certains auraient rejoint l’est du Puy-de-Dôme dans le maquis de Brousse. Il semblerait qu’il s’agisse davantage d’anciens membres du maquis d’Isserteaux (réfractaires au STO et Éclaireurs de France, surtout des groupes Juifs) qui avaient dû se disperser après la rafle de Billom dans les secteurs du Roure, de Jatalogne et Sauxillanges.
Les hommes s’étaient installés dans les bâtiments inoccupés du domaine du Roure. Des mouvements de résistants furent signalés aux Allemands et conduits par un délateur, FL (exécuté plus tard par le maquis) et c’est en allant au ravitaillement, le 21 décembre 1943, que cet inconnu et son camarade, Jean Pujol, furent attaqués par les Allemands des hommes du SD qui avaient effectué plusieurs opérations contre les maquis du secteur les derniers jours (rafle de Billom le 16 décembre, maquis de Gague le 16 décembre à Isserteaux). L’attaque du Maquis de Roure eut lieu à un kilomètre du Roure, aux bords de la D 39 entre Échandelys et Saint-Eloy-la-Glacière, proche du hameau de la Faye. Jean Pujol, originaire du Var, fut blessé à la jambe et put être sauvé grâce à la population locale. L’un de leurs assaillants, un soldat de type Tatar, aurait été tué dans l’opération. Le soldat inconnu fut aussi tué et selon les témoignages, aurait été enterré directement sur place au domaine du Roure, commune d’Échandelys. De plus, une dizaine de résistants en train de manger dans les communs et anciens bâtiments agricoles auraient été arrêtés et déportés. Le détachement allemand était composé d’une voiture et de deux camions chargés de soldats, selon le témoignage d’Henri Fournet, présent dans la voiture de tête après son arrestation le jour même à Issoire. La ferme du Roure fut incendiée en représailles le 21 décembre 1943. Les Allemands revinrent le 16 mars 1944 en achevant la destruction des bâtiments du Roure. On ignore tout de l’identité des résistants déportés. Un petit document, écrit par l’un des résistants déportés ayant survécu et étant revenu sur le site après guerre, aurait été écrit. Il demeure introuvable.
Sources

SOURCES : Janine et Jean-Pierre Castella, "Brousse, Échandelys : Jean Pujol, rescapé d’un accrochage à Montboissier", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°30, octobre 2013, p. 18-19. — Janine Castella, "Brousse, Échandelys et Courpière. Roure, maquis oublié", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°29, avril 2013, p. 15-17. — Janine Castella, "Brousse et Échandelys. Que s’est-il passé sur ces communes, en décembre 1943 et février 1944, sur le domaine de Roure ?", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°28, octobre 2012, p. 23-25.

Eric Panthou

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