Le 31 août 1944, le bataillon Henri-Barbusse, constitué le 26 août 1944 à Pont-de-Chéruy (Isère) à partir d’unités FTP de l’agglomération lyonnaise, de membres des Milices Patriotiques et de résistants du maquis d’Aiguebelette (Savoie) engagea le combat contre des troupes allemandes 10 fois plus nombreuses et beaucoup mieux équipées. Malgré le renfort apporté par le bataillon de Chartreuse, les combattants durent se replier. La bataille de Pusignan fit au total 31 morts.

Après la tentative d’insurrection qui eut lieu à Villeurbanne (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon) du 24 au 26 août 1944, des combattants des Milices patriotiques, des résistants FTPF et FTP-MOI du bataillon Carmagnole, se replièrent vers l’est.
À Pont-de-Chéruy (Isère), ils rencontrèrent les maquisards d’Aiguebelette-la-Brigoire (Savoie) commandés par le villeurbannais Baptiste Saroglia. Les deux unités constituèrent alors le bataillon Henri-Barbusse. Constitué d’environ 150 femmes et hommes de diverses nationalités, armés d’armes légères et de grenades à main, avec seulement deux fusils mitrailleurs, il était dirigé par Saroglia.
Le 31 août 1944 à 6h30 du matin, malgré les mises en garde du commandant Robert de Loisy, chef du bataillon de Chartreuse, également cantonné à Pont-de-Chéruy, le bataillon Henri-Barbusse se dirigea vers Villeurbanne. Arrivés à Pusignan, ils se heurtèrent à une patrouille allemande.
Ils se déployèrent dans les champs de chaque côté de la route. Le combat s’engagea mais les Allemands, dont la patrouille n’était que l’avant-garde, disposaient d’environ 2000 hommes, de blindés légers et de canons antichars.
Le combat fut difficile, sous un orage diluvien. Les Allemands se trouvaient sur les hauteurs de Pusignan et le bataillon français en plaine était peu armé. Vers 17 heures, malgré l’aide du bataillon de Chartreuse, les Français durent se retirer, après une attaque de l’aviation allemande, vers Pont- de-Chéruy. Ils laissaient 24 morts sur le champ de bataille.
Le 2 septembre 1944, le maire de la commune fit placer les corps dans des cercueils. Les bières des victimes indentifiées furent furent envoyées dans leur commune. Les autres furent transportées au stadium de Villeurbanne où il fut procédé aux identifications ou formalités pour une identification ultérieure (prise d’empreintes, de photographies, description, réalisées par le service de l’identité judiciaire de Lyon.
Puis ils furent enterrés le 5 septembre 1944 au cimetière de Cusset à Villeurbanne.
Par la suite les corps qui n’avaient pas été réclamés par les familles furent transférés à la Nécropole Nationale de La Doua à Villeurbanne.
Plusieurs blessés, transportés dans les hôpitaux de Crémieu (Isère) et de Bourgoin (aujourd’hui Bourgoin-Jallieu, Isère) moururent dans les heures ou les jours qui suivirent.


VICTIMES
 
Marcel AUDELAIN
Alfred BALLANGER
Charles BERGUERAND
Marcel BERNABÉ
Stanislas BOZI
Charles BUFFET
André CARELLI
Gaston CHAMBON
Pietro DA ROLD
Alfredo DORIGO
André DRICI
Marius DUMARCHEY
Armand GIMBERT
André GIROUD-ARGOUD
Félix GRUMEAU
Henri GUÉRIN
Charles HASSOMÉRIS
Oleg KATCHVA
Paul LOFFEL
Marius PIED
Charles REVERDY
André REYNAUD
Albert SOUSSAN
René THIBAULT
Maurice TROUILLET
Pierre TORRALBA
Pierre TOUZET
Cyrille VANDEN BREEDEN
INCONNU 1
INCONNU 2
INCONNU 3
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 583. — Article de B. Malavieille sur Facebook (publié le 22 octobre 2016). — Blog de l’AMNDVDEN. — Forum Le Monde en Guerre.

Jean-Luc Marquer

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