Né le 22 décembre 1908 à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire), mort en action grièvement blessé le 25 Août 1944 à Saint-Martin-de-la-Place (Maine-et-Loire) mort le lendemain le 26 août 1944 à Angers (Maine-et-Loire) ; instituteur ; résistant FFC réseau Honneur et Patrie puis FTPF groupe de Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire).

Amédée Dautin était le fils de Paul, Émile Dautin (né le 18 novembre 1877 à Veigné, Indre-et-Loire) cordonnier et de Sara, Prudence Lauvergeat (née le 29 mars 1881 à Cléré-les-Pins, Indre-et-Loire) couturière. Ses parents s’étaient mariés le 17 avril 1903 à Cléré-les-Pins mais résidaient au recensement de 1911 au bourg de Chambray-les-Tours. Son père atteint d’une très forte myopie ne fut pas mobilisé en août 1914 mais seulement en mai 1917 pour un service auxiliaire dans le 77ème Régiment d’Infanterie. Il fut démobilisé en février 1919 et vint s’installer avec sa famille à Sainte-Melaine-sur-Aubance (Maine-et-Loire) au sud d’Angers. Amédée Dautin entra à l’École Normale d’instituteurs d’Angers avant d’être nommé instituteur à l’école primaire publique de Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire). Il se maria à Trélazé (Maine-et-Loire) le 23 septembre 1931 avec Odette, Henriette, Louise Dudit. En 1944, il était instituteur à Beaufort-en-Vallée demeurant 49 Grande Rue.
 
Il s’engagea très tôt dans la Résistance rejoignant le réseau Honneur et Patrie groupe de Résistance créé dès 1940 à Angers par Victor Chatenay. Premier réseau de résistance du Maine-et-Loire il fut principalement un réseau de renseignements communiquant aux services anglais des informations sur la position et les armements des troupes allemandes. Sur les 300 membres que compta le réseau, 107 furent arrêtés principalement en 1943. En mai – juin 1944 Amédée Dautin fut aussi à l’initiative de la création d’un groupe de maquisards à Beaufort-en-Vallée . Avec quelques camarades il constitua le groupe autonome FTPF de Beaufort-en-Vallée, qui comprit 18 hommes en juillet – août 1944. Selon le dossier d’homologation du groupe au SHD Vincennes (op. cit.) le groupe intervint en juin et juillet sur des voies ferrées et des lignes téléphoniques entraînant des déraillements de train et des coupures de lignes.
 
Au mois d’août, la IIIème Armée américaine du général Patton, progressant rapidement au nord de la Loire, parvint dans les environs immédiats d’Angers (Maine-et-Loire) dès le 7 août (la ville étant libérée le 10 août). Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. Les unités allemandes en repli tentèrent donc de longer la Loire par le sud, traversant le sud du Maine-et-Loire. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest. Ainsi, Le 5 août 1944 des unités allemandes prirent des positions de combat dans la ville de Saumur et sur les coteaux de la rive sud de la Loire. Placés sous le commandement du major Eckert environ 1500 hommes étaient chargés de défendre le front de Saumur, entre Trêves-Cunault et Candes et d’empêcher le franchissement du fleuve. Face à ces troupes les unités FFI locales prirent position sur la rive nord. Ainsi le groupe commandé par Amédée Dautin prit position sur une île de la Loire, l’île de la Croix Rouge à Saint-Martin-de-la-Place, face à Trèves-Cunault. Le 25 Août 1944 lors d’un accrochage 3 membres du groupe furent pris sous le feu d’une mitrailleuse, Lucien Bourgade fut tué, André Ollivier mourut de ses blessures peu après, lors de son transport vers Beaufort-en-Vallée, Amédée Dautin transporté à l’hôpital d’Angers y mourut le lendemain 26 août à 18 heures.
 
Il obtint la mention mort pour la France le 18 octobre 1944, fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) et FFI avec le grade d’adjudant. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Beaufort-en-Vallée et sur la stèle commémorative de Saint-Martin-de-la Place. Il figure également à Angers sur le monument commémoratif des enseignants, 7 rue Dacier sous l’inscription : « Croire, Espérer, Lutter toujours - 1939-1945 - Aux enseignants de Maine-et-Loire Hommes et Femmes de devoir et d’idéal Sacrifiés dans la souffrance Emportés dans la tourmente Honneur et Mémoire ».
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen. Cote AC 21 P 113129 et SHD Vincennes GR 16 P 159826 (nc) — Mémoire des hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, FTPF groupe autonome de Beaufort-en-Vallée GR 19 P 49/6 — Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — Marc Bergère Une société en épuration, Épuration vécue et perçue en Maine-et-Loire. De la Libération au début des années 50. Éditeur Presses Universitaires de Rennes. 2004 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil mairie d’Angers registre des décès 1944 acte n° 543.

Michel Thébault

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