Né le 26 juillet 1913 à Pontoise (Seine-et-Oise, Val d’Oise), mort le 31 octobre 1942 à Fontevraud (aujourd’hui Fontevrault-l’Abbaye, Maine-et-Loire) ; ajusteur à la SNCF à Paris ; communiste ; résistant Front National.

Robert Bossel épousa Germaine, Reine Defail le 20 mars 1937 en mairie de Beauchamp arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). En 1940 le couple vivait dans le XVIIIe arrondissement de Paris, 13 rue Stephenson. Il était aide-ouvrier ajusteur au service de la Traction de la SNCF au Dépôt de Paris-La Villette (Xème arr.). Mobilisé en 1939 – 1940, il fut fait prisonnier lors de la campagne de France mais rapidement libéré du fait de son emploi de cheminot. Militant communiste il s’engagea dans la Résistance rejoignant le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement de la Résistance intérieure française créé par le Parti communiste français en mai 1941. Il participa à la rédaction, au transport et à la distribution de tracts. Repéré, il fut interpellé le 1er juillet 1941 par le commissaire du quartier Clignancourt. Ce dernier était accompagné de trois inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux. Robert Bossel fut emmené au poste de police de la mairie du XVIIIe arrondissement, La perquisition effectuée à son domicile permit de saisir près de 5000 tracts, une machine à écrire et des stencils. Son épouse fut également arrêtée. Il fut d’abord incarcéré à la prison de la Santé. Le 29 octobre 1941 il comparut devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris et fut condamné à six ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour. Il a été incarcéré successivement à la prison de Fresnes, à la centrale de Caen (Calvados), puis à Fontevraud dans le Maine-et-Loire où il parvint le 16 juillet 1942, enregistré sous le matricule 2130. Il y mourut le 31 octobre 1942 suite à la faim, à l’épuisement et aux mauvais traitements.
Sa femme enceinte,incarcérée à la centrale de Rennes (Ile-et-Vilaine) donna naissance à un enfant le 10 février 1942, une petite fille qui mourut huit jours plus tard. Elle fut ensuite déportée à Ravensbrück (Allemagne).
A son retour, Germaine Bossel porta plainte contre les inspecteurs qui interpellèrent son mari et témoigna le 21 décembre 1945 devant une commission rogatoire où elle déposa plainte contre les inspecteurs pour « vol de chaises, de rallonges de table, d’un service à café et à thé, de verres, de saladiers, de cadres, trois ampoules électriques, un chapeau de deuil, de matériel de cuisine et de ménage, d’une partie d’une trousse de toilette en ivoirine, d’une caisse à outils de menuisier et d’une trousse de clefs de mécanicien ».
Robert Bossel a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF). Le titre d’Interné – Résistant lui a été attribué en 1970.
Son nom a été gravé sur la plaque dans la crypte du souvenir à la gare de l’Est des tués pour faits de guerre 1939-1945 (80 noms), et sur la plaque commémorative SNCF du Dépôt de la Villette également dans la crypte (26 noms).
Sources

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 5357. — SHD Vincennes GR 16 P 75386 et SHD Caen AVCC 21 P 316296 — Les Cheminots Victimes De La Répression - 1940 - 1945 – Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine. Éd. Perrin / SNCF 2017 — Roger Poitevin, Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49, 2009 — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb.

Daniel Grason, Michel Thébault

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