Agé de 25 à 30 ans, exécuté le 8 juin 1944 à Châteauneuf (Savoie) avec cinq résistants et deux inconnus.

Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz
Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz
Le 8 juin 1944, seize prisonniers furent extraits de la prison de la caserne Curiale à Chambéry, huit furent exécutés à Cruet (Savoie), 8 juin 1944 puis huit autres du même convoi à Châteauneuf.
A Chambéry ces seize hommes grimpèrent dans une fourgonnette, gardés par six soldats allemands. À bord de deux voitures, Tractions Citröen, des hommes du SIPO SD, Allemands et au moins deux Français, complétaient l’escorte commandée par le sous-officier Berneish. Le parcours sanglant qui suivit nous est en partie connu grâce au témoignage de Gabriel Dufour qui fut le seul à en revenir.
Le convoi s’arrêta sur la commune de Cruet vers 11h30, où huit résistants furent tous exécutés au pied d’un pylône abattu par la Résistance. Le convoi repartit vers Châteauneuf.
Deux commerçants grenoblois qui circulaient en automobile furent interceptés et contrôlés par un français originaire de Marseille (il revendiqua cette origine après avoir constaté qu’un des deux hommes était lui-même marseillais et le gratifia d’un « collègue »). L’un des témoins affirme dans sa déposition qu’il avait vu ce « milicien » à Grenoble quelques jours auparavant « à l’occasion de la mort tragique du commandant des gardiens de la paix Moschetti ». Les laissant repartir, il leur dit :
« un bon conseil, foutez vite le camp de par là, nous sommes en train de fusiller tous les types qui ont fait sauter les pylônes ». Affirmation fausse puisqu’à l’exception de Jean-Louis Bouvet, aucun des autres n’avait participé à des actions dans ce secteur (voir notices individuelles).
Dans les minutes qui suivirent, Pierre Emmanuel, René Mailland, Marcel Favre et Gabriel Pica furent abattus dans un champ sur le côté droit de la route en direction de Chambéry. Henri Clavel et trois inconnus furent exécutés de l’autre côté de la route (des trois inconnus on ne dispose que d’un descriptif sommaire : âgé de 25 à 30 ans, âgé de 45 à 50 ans, âgé de 30 ans environ, type nord- africain, cheveux bruns très longs) . Les corps de ces quatre hommes ne furent retrouvés que le 16 juin.
Dans son témoignage, Gabriel Dufour, unique survivant, explique qu’il croyait à ce moment-là qu’on allait le mener dans les Bauges où il avait contribué à organiser les FTP. Il n’en fut rien. Le convoi se rendit jusqu’à Ugine, fit un arrêt dans cette ville puis rentra à Chambéry. Gabriel Dufour, après avoir subi encore 4 interrogatoire, fut transféré à Montluc le 27 juin et déporté le 15 juillet à Neuengamme.
Monument de Châteauneuf, situé sur le côté droit de la RD 1006 dans le sens Chambéry-Albertville, 1,8 km avant le carrefour du Pont-Royal, érigé sur le lieu du drame.
Châteauneuf
1944
juin
Favre Marcel
Clavel Henri
Pica Gabriel
Mailland René
Pierre Emmanuel
x non identifié
x non identifié
x non identifié
Août
Moscowitz Émile
À la mémoire des héros lâchement assassinés par les hordes nazies
Honneur-Patrie
La commune de Châteauneuf
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 3808 W 1220. — Arch. Dép. Savoie, 1382 W 108 et W 232. — SHD, Vincennes. — Michel Aguettaz, Les Francs-Tireurs et Partisans Français dans la Résistance savoyarde, PUG, 1995.

Michel Aguettaz

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