Né le 7 octobre 1919 à Lyon 2e arr. (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), massacré le 14 août 1944 à Saulnières (Eure-et-Loir) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Jean, Fernand Bertotto était le fils d’Alphonse Bertotto, employé, et de Jeanne, Christine Minand-Borier son épouse.
Il fut adopté par la Nation par jugement du tribunal civil de Lyon en date du 4 décembre 1931.
Il épousa Ferdinande, Marie, Joséphine Palacio le 29 novembre 1940 à Cachan (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne)
Il venait de la région parisienne et se réfugia à Saulnières (Eure-et-Loir) où sa mère, veuve et remariée à Monsieur Querron tenait un café-auberge. Deux mois plus tôt, à Crécy-Couvé (Eure-et-Loir), son épouse avait mis au monde un garçon prénommé Jean-Pierre. Il était employé comme ouvrier agricole chez Betron et avait un ami d’un an plus jeune, Gaston Guiot, marié lui aussi, qui travaillait à la fonderie de Saulnières et logeait chez les Querron.
Tous deux faisaient souvent des balades à vélo.
Le 14 août 1944, un aviateur en détresse se jeta en parachute au-dessus du bois de Majainville, un lieu-dit de la commune de Saulnières, limitrophe de Châtaincourt (Eure-et-Loir). Il s’agissait d’un aviateur hollandais du nom de Felix Hendrick Bloemgarten. Jean et Gaston le virent tomber et décidèrent d’aller le secourir.
Ils récupérèrent des effets civils et foncent vers le bois de Majainville pour le retrouver et l’aider à se cacher, dans le bois ou une ferme proche. Les Américains n’étaient plus très loin et ce serait la délivrance. Des éléments de la 3e armée du général Patton arrivèrent d’ailleurs le lendemain, 15 août.
Mais les Allemands qui étaient stationnés non loin, virent eux aussi tomber le parachutiste. Alors qu’ils arrivaient au point de chute, Jean et Gaston furent surpris par l’arrivée d’un side-car qui ouvrit le feu. Les balles sifflaient autour d’eux et ils s’enfuirent en direction des Bretonnières pour échapper à leurs poursuivants. Gaston passa à la hauteur de la ferme de Marcel Alleaume et jeta son vélo dans les ronces puis se cacha dans une grange en ruines. Les Allemands ne le virent pas et il fut sauvé.
Jean Bertotto ne put atteindre la ferme. Il fut rattrapé par la patrouille et brutalisé puis il fut ramené à Majainville et exécuté sommairement. Les Allemands dissimulèrent le corps et le soir même, les troupes d’occupation quittaient la région.
Le lendemain, Jeanne Querron partit à la recherche de son fils qui fut retrouvé finalement sous des gerbes de blé. Il portait des traces de balles au côté et dans la tête.
Il fut enterré à Saulnières le 18 août et en 1945, son corps fut exhumé et transféré au cimetière de Montreuil (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis) où il repose aux côtés de son beau-frère, Alfred Palacio, tombé pendant les combats de la libération de Paris le 19 août 1944, à l’âge de 22 ans.
Il ne semble pas avoir obtenu la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur la stèle commémorative, à Châtaincourt et le monument aux morts, à Saulnières.
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 312690 (nc).— CEDREL (Centre d’Études et de Documentation sur la Résistance en Eure et Loir), Résister en Eure-et-Loir.— Mémoire des Hommes (victimes civiles).— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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