Né le 14 janvier 1923 à Mainterne, aujourd’hui Crucey-Villages (Eure-et-Loir), exécuté sommairement le 11 août 1944 à Châtaincourt (Eure-et-Loir) par pendaison ; résistant homologué DIR.

Robert Lépouzé était le fils d’Émile, Léon Lépouzé, cultivateur, et de Blanche, Claire, Florentine Bourgeois, son épouse.
En 1926, la famille habitait lieu-dit "Les Loges" à Mainterne, aujourd’hui Crucey-Villages (Eure-et-Loir).
Robert Lépouzé était réfractaire au STO.
Il entra dans la Résistance au sein du maquis de Saulnières créé par De Courcelles de Fontaine-les-Ribouts (Eure-et-Loir) qui fut commandé par Marcel Confais, adjoint de Jules Divers du groupe des Chaises à Clévilliers. Il fut affecté au groupe de choc commandé par Charles Taupin.
Au sein du groupe, quatre hommes dont Robert Lépouzé, constituèrent un groupe de choc rompu aux attaques et réceptionnant les parachutages reçus à la Pommeraie (terrain Crayon).
Le 11 août 1944, le maquis attaqua une compagnie de la 9e SS panzerdivision "Hohenstauffen", stationnée au village de Neuville-les-Bois qui dépendait de la commune de Châtaincourt. Robert Lépouzé fut mis en pointe avec Charles Taupin et Jean Gaillez. Les trois résistants tiraient à découvert sur les fantassins allemands en avançant vers les hangars à Besnard où étaient cachés des camions qu’ils voulaient capturer ou brûler avec des grenades incendiaires.
Les soldats SS pris par surprise furent débordés par les tirs mais ils réagirent en prenant en otage deux civils du village, Mrs Desdoigt et Suraud qu’ils placèrent devant eux pour avancer vers les maquisards. Les trois résistants refusèrent de tirer en risquant de tuer les civils. Ils baissèrent leurs armes et furent capturés. La bataille continua dans le hameau avec d’autres groupes de maquisards qui tentèrent de résister aux auto-mitrailleuses à deux canons qui fonçaient sur eux.
Robert Lépouzé fut emmené avec ses deux camarades dans la ferme de Besnard où il fut torturé par le commandant SS Bartholomey.
Lorsque les tirs eurent cessés, les Allemands dressèrent une potence collective devant la ferme et rassemblèrent violemment la population du village pour assister à la pendaison des trois résistants meurtris par les coups. Ils durent monter sur un banc qui fut ensuite basculé pour permettre leur pendaison.
Les corps des trois suppliciés restèrent pendus 24 heures sur ordre des SS et seront inhumés le lendemain derrière la ferme avec interdiction de les placer au cimetière. Ils furent ensuite jetés en fosse commune.
Les SS ne quittèrent les lieux qu’après avoir menacé de brûler tout le village s’ils n’obtenait pas la rançon qu’ils demandaient.
Neuville-les-Bois et Châtaincourt furent libérés par les Américains le 15 août 1944.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 3 juin 1960 publié au JO le 10 juin 1960.
Son nom figure sur la stèle commémorative, à Châtaincourt (Eure-et-Loir).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 562054 (nc) ; SHD Vincennes, GR 16 P 364345 (nc). Arch. Dép. Eure-et-Loir, Recensement 1926, Mainterne, 2 MI 106, p. 3. — CEDREL (Centre d’Études et de Documentation sur la Résistance en Eure et Loir), Résister en Eure-et-Loir.— Mémoire des Hommes.— Mémorial GenWeb.— Geneanet.

Jean-Louis Ponnavoy

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