Né le 29 août 1901 à Estang (Gers), otage fusillé en représailles le 3 juillet 1944 à Estang ; négociant en porcs ; victime civile.

Louis Marcel Dupuy était le fils de Jean Hyppolite Dupuy, négociant, et de Jeanne-Marie Beyries, domiciliés à « Matras », sur la commune d’Estang (Gers), route de Cazaubon (Gers).
Il épousa Georgette, Marie-Louise, Francine Séré. Ils eurent trois enfants : Jeannette, René et Michèle, âgée de six mois en 1944. Au milieu des années 1930, Louis Dupuy apporta sa contribution substantielle, avec d’autres commerçants et artisans, à l’instar de Jean Bartherotte, à la transformation et à l’embellissement des arènes de course landaise, un édifice qui fait la fierté de la bourgade.
Le 3 juillet 1944, la ferme de « Matras », sur le côté droit de la route de Cazaubon en direction d’Estang, se trouvait dans la zone de combat et d’affrontement direct entre une colonne allemande venant de Cazaubon et des sections du Bataillon de l’Armagnac qui allaient au contact de l’assaillant. Un des résistants, grièvement blessé, trouva dans la maison Dupuy un premier asile avant son évacuation. Louis Dupuy fut arrêté à son domicile avec sa famille et conduit manu militari vers la gendarmerie : la tension était extrême car une trentaine de personnes étaient alignées dans le fossé face à un peloton d’exécution qu’un contre-ordre de dernière seconde vint stopper. La maison Dupuy subit une fouille en règle, un chapardage conséquent, avant d’être anéantie par les flammes : ce fut une des cinq habitations détruites par grenade incendiaire.
C’est non loin de chez lui, après le croisement de « Pignay » dans une prairie en bordure droite de la route vers Cazaubon, que Louis Dupuy fut fusillé avec les autres otages hommes désignés, sans doute était-il placé dans les premiers rangs, comme le furent, semble-t-il, nombre de fusillés. Le lendemain 4 juillet, avant la levée des corps, une voisine et son frère retrouvèrent son portefeuille et sa montre de gousset ensanglantés dans une de ses poches.
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Le nom de Louis Dupuy figure au monument aux morts de la commune et sur la stèle des martyrs du 3 juillet sur la D. 32.


Estang (Gers), 3 juillet 1944 par Jacques Fitan.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 339512 (nc). — Arch. com. d’Estang, notes de Pierre Péré : « L’affaire Cazaubon-Estang » émoignages de René Dupuy et de Michel Laffargue. — Arch. privées de la famille. — La Gascogne Libre, 1944. — Bolero sol y Baquillas, N° 50, juin 2001. —Jacques Fitan, Pierre Léoutre, Le Gers en Résistance, 1940-1945, ed. Bod, 2020. — Memorial Gen Web. — État-civil d’Estang.

Jacques Fitan

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