La libération de Chartres commença le 15 août 1944 avec l’arrivée des troupes américaines dans les faubourgs de la ville. De violents combats eurent lieu avant que la ville ne soit totalement libérée le 19 août.

Le 15 août 1944, les premiers éléments de l’armée américaine étaient en vue sur la route d’Illiers-Combray, tandis que les FFI prenaient possession de la Gendarmerie et de la Préfecture. Des groupes de fantassins ennemis tenaient les sorties de la ville. À 22h00, un élément blindé US pénétra en ville mais se retira après avoir subi le tir d’un canon anti-char allemand qui détruisit un des chars américains rue du Grand-Faubourg. Le lendemain 16 août à 3h20 du matin une puissante explosion provoqua l’écroulement de la Porte Guillaume et vers 10h30, des unités de la 7e division d’infanterie américaine du Major General Lindsey McDonald Silvester firent leur entrée dans la ville. À la même heure les soldats allemands qui avaient été repoussés se retranchèrent dans le cimetière Saint-Chéron où de violents combats eurent lieu jusque dans la soirée, faisant six tués parmi les FFI et de nombreuses victimes civiles chez les habitants du quartier. Le 17 août, un calme relatif régnait sur le centre ville, sous la protection des FFI et des premiers GI’s américains. Mais des FFI se battaient aux Trois-Ponts, contre les Allemands, regroupés et toujours présents dans la périphérie est et sud, quartier Saint-Brice, villages du Puits-Drouet et du Coudray, Luisant. On craignait de leur part une contre-offensive sur le centre ville. La ville était toujours sous les obus et on entendait constamment des détonations puis des explosions : tirs allemands depuis leurs batteries du Coudray sur les Trois-Ponts où les FFI de « Duroc » devaient les empêcher de remonter en ville en attendant l’arrivée plus importante de troupes américaines, tirs allongés jusqu’au quartier et rond-point Chanzy, tirs d’artillerie américaine autour de 15 heures depuis Poiffonds, hameau de Lucé vers l’ouest, sur les Trois-Ponts, mais allongés sur la ville, entraînant une riposte allemande, tirs d’origine inconnue sur la ville. Des obus tombèrent toute la journée, faisant à Chartres et à Luisant des victimes civiles supplémentaires à l’écart des zones d’affrontements directs. Vers 15h, des tirs atteignirent la rue d’Amilly (rebaptisée rue Gabriel-Péri au lendemain de la Libération), faisant deux morts et un blessé. Ils tuèrent dans la rue un couple de jeunes gens, André Courbe et Renée Cavelier, employée des PTT, qui habitait avec sa famille au numéro 61. Le 18 août à seize heures, les blindés américains lancèrent une puissante attaque sur le quartier de Beaulieu le libérant de ses derniers occupants allemands. Le 19 août à 6h30, les derniers éléments de résistance allemands se retranchèrent au Coudray, au Chaises et au Gord et capitulèrent à 8h30. À midi le drapeau français flottait au sommet de la cathédrale. Chartres était libérée. Le 23 août 1944, en route vers Rambouillet où il devait s’entretenir avec le général Leclerc pour mettre au point les derniers détails de la libération de Paris, le général de Gaulle prononça une allocution depuis les marches de la grande Poste de Chartres : « Combien m’émeut l’accueil magnifique de Chartres, Chartres libérée ! Chartres sur le chemin de Paris, c’est-à-dire sur le chemin de la victoire ! ».
Vingt-cinq résistants tombèrent dans les combats où décédèrent les jours suivants des suites de leurs blessures. Il y eut un nombre important de victimes civiles du fait des combats ou des tirs d’artillerie.
Résistants tués ou morts des suites de blessures :
BONVALET Germain, Eugène
BEAUFRÈRE Maurice
CAUTY Michel
DE CAUPÈNE Alain, Jean, Antoine, Vital
DRAPIER Gaston, Henri, Joseph
FOISY René, Raymond, Georges
GARNIER Jacques
GOULARD Fernand, Joseph
GRARE Jean, Henri
HAVET Michel, Paul, Marie
HARQUET Fernand
HEMONET Joseph, Emmanuel
KERVAZO Jean, Louis
KLEIN Désiré, Marcel, Charles
LEMOINE Jacques, André
MARAIS Henri, Norbert
MINET Raymond, Albert
MAURER Raymond, Georges, Charles
MONMUREAU Roland, Gustave, Paul
PÉPINEAU Roger, Émile
POUJOL Marius, Louis
ROUGET Jean, André
TUVACHE André, Louis
VALLÉE Henri, Louis, Léon
VARLET Georges, Henri, Edmond
ZEKARA Ahacène
Victimes civiles (liste non exhaustive) :
BAROT Simone, Huguette
BELLIER Léon, Gaston
BÉREAU Alexandre, Louis
BONVALLET Madeleine, Julie, Louise [née LECLAIR]
CAVELIER Renée, Pauline, Louise
CHARDON, Alcide, Julien
COURBE André, Jean
DENY Gaston, Joseph, Émile
DODIER Gustave, Alphonse
GOUJON Alexis, Désiré
LEROY Armand, Félix
LESAGE Georges, Clotaire
ODOUARD Marthe, Marie, Hélène [Née RAYER]
ODOUARD Simon, Henri
TRICOT Lucienne, Henriette, Georgette, Alphonsine
Sources

SOURCES : SHD, GR 19 P 28/1, commandant GRIMA Et Chartres fut libérée....— Ville de Chartres La libération de Chartres (août 1944).— Association des Anciens Elèves des Lycées Marceau et Hélène Boucher de Chartres La libération de Chartres (août 1944) – Jean Lafosse.— Wikipédia Chartres, chapitre Seconde Guerre mondiale.— Notes de Marie-Thérèse Grangé.

Jean-Louis Ponnavoy

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