Le 13 juillet 1944 deux sections du Corps Franc Pommiès accrochèrent une colonne allemande dans le village de Monassut-Audiracq (Basses Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques). Douze résistants furent tués et deux autres blessés. L’ennemi aurait eu 57 morts et 30 blessés.

Le 13 juillet 1944, les sections Boutin et Villard de la compagnie Dupont, cantonnées à Burosse-Mendousse (Basses Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) reçurent l’ordre de se rapprocher de Morlaàs (Basses Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) en vue d’un gros parachutage. À 8 heures du matin, les deux sections firent mouvement. À midi, au moment de traverser la route nationale Morlaàs-Lembeye à Monassut-Audiracq (Basses Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), l’adjudant-chef René Sarrazin s’aperçut qu’il manquait une voiture au convoi. Il fit arrêter les deux sections et mit deux guetteurs au bord de la route pour surveiller les mouvements.
Un des guetteurs signala alors l’approche de voitures allemandes. En l’absence des chefs de sections Boutin et Villard, René Sarrazin prit le commandement et donna l’ordre de mise en batterie. Dès que la première voiture légère allemande arriva à environ cinq mètres de lui, Sarrazin fit feu de sa mitraillette et tua les cinq occupants. Il commanda aussitôt le feu pour tout le monde et les quatre voitures restantes furent neutralisées. À ce moment arriva un convoi de 57 véhicules, deux automitrailleuses et deux camions de miliciens. Le repli des deux sections était impossible et les allemands trop nombreux. René Sarrazin décida donc d’attaquer le convoi malgré la disproportion des forces. Il fit ouvrir le feu dès que le premier camion parut à environ 200 mètres. L’ennemi essaya d’encercler les sections et donna par deux fois des assauts qui furent repoussés.
Aussitôt après le deuxième assaut, Sarrazin donna l’ordre de repli aux survivants et grâce au sergent Lorgue et aux chasseurs Bourtoul, Sarrado et Gil, qui à l’aide de mitraillettes et grenades fixèrent l’ennemi, les autres hommes purent se replier en emportant deux blessés, le sergent-chef Prosper Chourret et le sergent Charles Sarrazin. Pendant le repli Marcel Lamarque et Jean Marie Clos-Pucheu furent grièvement blessés et seront achevés sur place par leurs adversaires.
René Cristol qui était chargeur de la mitrailleuse servie par Guy Lagrave fut mortellement blessé ainsi que Gaston Dechaud tireur de l’autre pièce et l’adjudant Émile Le Molgat qui approvisionnait en munitions les mitrailleuses.
Sept autres résistants trouvèrent la mort au cours du combat, l’adjudant-chef Boutin, le sergent Pierre Gaillot, les chasseurs Pierre Cazaubon, Roger Abadie, Gérard Langeles, Jean-Louis Lebleu et Aubert Salles dont les corps seront retrouvés défigurés par l’ennemi.


Liste des tués :
 
ABADIE Roger, Lucien, Louis
BOUTIN Jean, Marc
CAZAUBON Pierre
CHRISTOL René
CLOS-PUCHEU Jean Marie Gilbert
DECHAUD Gaston, Alfred
GAILLOT Pierre Paul dit Gaston
LAMARQUE Marcel, Paul
LANGELEZ Gérard, Robert, François
LE MOLGAT Émile Edmond Vincent
LEBLEU Jean, Louis, Maurice
SALLES Aubert, Paul, Gaston
Sources

SOURCES : Bataille de Monassut - Coslédaà-Lube-Boast, Monassut 13 juillet 1944 Récits et témoignages de la bataille.

Jean-Louis Ponnavoy

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