Née le 14 juin 1920 à Strasbourg (Bas-Rhin), tuée le 17 août 1944 à Chartres (Eure-et-Loir) ; employée des Postes Télégraphes Téléphones ; victime civile des combats de la Libération.

Monument aux morts de Chartres
Monument aux morts de Chartres
Renée Cavelier était la fille de Georges René Cavelier, maréchal des logis–chef, né à Elbeuf (Seine-Maritime) de Louis Auguste Cavelier, et de Marie Rose Fresnel, natifs d’Elbeuf, et de Pauline Alice Albertine Heid, son épouse, née à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) de Henri Heid et de Caroline Biehler, natifs de Saverne (Bas-Rhin), parents domiciliés Quartier Vauban à Strasbourg (Bas-Rhin). Son père, sous-officier de la gendarmerie nationale, qui avait été affecté au 404e régiment d’artillerie de DCA à Chartres en 1939, se retira à Chartres après sa démobilisation le 10 septembre 1940 au terme de la campagne de France. La famille avait cinq enfants, dont les deux aînées, Renée et Colette, étaient employées des PTT en 1944.
Renée fut victime des combats de la libération de Chartres, qui se déroulèrent du 15 au 19 août 1944.
La libération de Chartres commença le 15 août par l’arrivée des premiers éléments de l’armée américaine. Le 16 août vers 10h 30, la 7e division d’infanterie américaine du Major General Lindsey McDonald Silvester fit son entrée dans la ville. Le 17 août, un calme relatif régnait au centre, sous la protection des FFI et des premiers GI’s américains. Mais des FFI se battaient aux Trois-Ponts, contre les Allemands, regroupés et toujours présents dans la périphérie est et sud, quartier Saint-Brice, villages du Puits-Drouet et du Coudray, Luisant. On craignait de leur part une contre-offensive sur le centre. La ville était toujours sous les obus et on entendait constamment des détonations puis des explosions : tirs allemands depuis leurs batteries du Coudray sur les Trois-Ponts, où les FFI de « Duroc » Gabriel Herbelin-Duroc, arrivés la veille au soir après la libération de Nogent-le-Rotrou, devaient les empêcher de remonter en ville en attendant l’arrivée plus importante de troupes américaines, tirs allongés jusqu’au quartier Chanzy ; tirs d’artillerie américaine sur les Trois-Ponts autour de 15 h depuis Poiffonds, hameau de Lucé vers l’ouest, mais allongés sur la ville, entraînant une riposte allemande ; tirs d’origine inconnue sur la ville. Des obus tombèrent toute la journée, faisant à Chartres et à Luisant des victimes civiles supplémentaires à l’écart des lieux d’affrontements directs. Vers 15h, des tirs atteignirent la rue d’Amilly (rebaptisée rue Gabriel-Péri au lendemain de la libération), faisant deux morts et un blessé. Ils tuèrent dans la rue un couple de jeunes gens, André Courbe et Renée Cavelier, employée des PTT, qui habitait avec sa famille au numéro 61. Cette rue conduisant de la place des Épars, non loin de la poste, jusqu’au limites de Lucé en direction du village d’Amilly, on peut penser que la jeune femme se déplaçait entre son domicile et son lieu de travail.
Chartres étant libérée le 19 août, une cérémonie officielle en la cathédrale le 20, suivie d’une inhumation provisoire au clos Saint-Jean, aujourd’hui parc André Gagnon, permit à tous les Chartrains de rendre hommage aux victimes civiles et militaires de la libération.
Après la remise en état du cimetière Saint-Chéron, complètement bouleversé par les combats et les tirs d’artillerie, Renée Cavelier et André Courbe y furent inhumés côte à côte dans la tombe familiale Courbe-Paragot, n° 14 section 18, choix qui confirme que les jeunes gens se fréquentaient.
Le maire rendit compte que Renée Cavelier « avait été tuée par un obus lors de la libération de Chartres ». L’autorité préfectorale concluant : « Melle Cavelier Renée a été tuée par bombardement allemand le 17 août 1944 à Chartres », décerna son avis favorable et la mention « Morte pour la France » lui fut attribuée par avis du Ministère des Anciens Combattants en date du 18 février 1947.
Le maire rendit compte qu’André Courbe avait été « tué lors de la libération de Chartres ». Après avis favorable de l’autorité préfectorale concluant : « Tué lors de la libération de Chartres, le 17 août 1944 », la mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par avis du ministère des Anciens Combattants en date du 29 juin 1949.
Les noms de Renée Cavelier et d’André Courbe figurent sur le monument aux Morts de Chartres (victimes civiles 1944).
Voir monographie Chartres (Eure-et-Loir) combats de la Libération 15 au 18 août 1944
Sources

SOURCES : AVCC-SHD, Caen, AC 21 P 323187 et AC 21 P 328784 . – Ville de Chartres, La libération de Chartres (août 1944). – Roger Joly, La libération de Chartres/Récits et témoignages rassemblés et commentés, Le Cherche-Midi éditeur, 1994. – Éric Santin, 1944/Eure-et-Loir/Derniers combats, édité par l’auteur, Bernardets-Dessus, 2009. – L’Indépendant d’Eure-et-Loir des 28 août 1944, 15 et 16 octobre 1944 – L’Écho Républicain de la Beauce et du Perche des 15 et 16 octobre 1944 – Mémoire des Hommes (victimes civiles) .– Mémorial Genweb. – Geneanet . – État civil Strasbourg, Chartres – État signalétique et des services de Georges Cavelier, cl. 1910, recrutement de Rouen-sud, matricule 528. — Clichés du monument aux Morts de Chartres, Marie-Thérèse Grangé.

Marie-Thérèse Grangé

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