Né le 7 novembre 1894 à Tain, aujourd’hui Tain-l’Hermitage (Drôme), massacré en représailles le 27 août 1944 à Ozon (Ardèche), fusillé par les Allemands mais resté vivant ; propriétaire exploitant ; décédé le 22 octobre 1962 à Tournon, aujourd’hui Tournon-sur-Rhône (Ardèche) 

Armand, Jean Fayolle était le fils de Jean, Pierre Fayolle, cultivateur, et de Clémentine Four, son épouse.
À sa naissance, la famille habitait chemin de Larnage à Tain, aujourd’hui Tain-l’Hermitage (Drôme).
Mobilisé le 3 septembre 1914, il fut incorporé au 22e Régiment d’infanterie coloniale et partit au front contre l’Allemagne dès le 25 septembre 1914.
Il fut blessé le 24 février 1915 à Beauséjour, village disparu, commune de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne). Revenu au front le 10 avril 1915, il servit alors au 42e RIC dans différentes compagnies de mitrailleurs.
Il passa aux armées d’Orient à partir du 1er janvier 1917, et fut nommé caporal le 24 janvier 1917.
Il se trouva à nouveau au front contre l’Allemagne à partir du 26 juin 1918 au sein du 4e RIC puis partit en Algérie à partir du 20 septembre 1918 où il servit dans différents Bataillons de tirailleurs sénégalais. Il en revint le 7 août 1919 et fut rendu à la civile le 1er octobre 1919.
Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Il épousa Élise, Victorine Chièze le 27 mars 1920 à Valence (Drôme).
En 1936, il habitait avec son épouse et ses quatre enfants le quartier du Cornilhac à Tournon, aujourd’hui Tournon-sur-Rhône (Ardèche). Il était propriétaire exploitant, sa femme tenait un café.
Le 27 août 1944, vers 18 heures, au quartier du Cornilhac , quatre militaires américains qui avaient été parachutés dans l’arrière-pays attaquèrent la tête d’une colonne allemande qui se repliait, faisant plusieurs morts.
Furieux, les Allemands capturèrent douze hommes se trouvant à proximité du lieu de l’attaque. Chez Armand Fayolle, ils arrêtèrent, outre ce dernier, Gabriel Gailleton, Roger Labouri, Fernand Margier, Émile Nuel et Lucien Roussillon. Ce dernier tenta de s’échapper et fut immédiatement abattu. Les onze hommes restants furent transportés dans deux camions jusqu’à Ozon (Ardèche) à quelques kilomètres au nord de Tournon.
Vers 23 h 30, les cinq hommes arrêtés chez Armand Fayolle furent abattus en bordure de la RN 86 au lieu-dit "Port-du-Roure". Armand Fayolle, tombé à terre quelques instants avant le mitraillage, ne fut pas touché et resta caché sous les corps de ses amis jusqu’au départ des Allemands.
Le second groupe fut abattu un peu plus tard, 300 mètres plus loin au lieu-dit "Obéron".
Armand Fayolle témoigna pour le Mémorial de l’oppression : « Le dimanche 27 août 1944, vers 18 heures, il y avait à la maison MM. GAILLETON, LABOURI, MARGIER, NUEL et ROUSSILLON.
Une colonne allemande est passée à ce moment sur la route en tirant de nombreux coups de feu.
Des soldats allemands sont entrés et nous ont sauvagement ordonné de sortir et de monter dans un camion.
ROUSSILLON s’est sauvé dans les champs mais il a été abattu à coups de fusil.
On nous a transporté à ARRAS
(Arras-sur-Rhône, Ardèche) puis ensuite à OZON où j’ai très bien compris qu’on allait nous fusiller.
On nous a fait descendre de camion et on nous a fait aligner les mains sur la nuque, contre la talus. Il faisait sombre et il était environ minuit.
Comme je n’allais pas assez vite, j’ai été bousculé par un soldat et suis tombé à terre. Ma chute m’a préservé des coups de feu qu’il m’a tirés et j’ai fait le mort.
Au même instant des soldats qui faisaient peloton d’exécution ont tiré sur mes quatre camarades dont deux sont tombés sur mes jambes et deux sur mes épaules. Leur sang coulait à flots sur moi.
La mort n’ayant pas été instantanée pour certains de mes camarades, ils ont tiré un coup de fusil sur ceux qui étaient sur mes épaules.
Quinze minutes plus tard je me suis sauvé après m’être dégagé et avoir constaté que je n’étais pas atteint de blessures.
Caché dans un champ, j’ai entendu une deuxième fusillade dont à ce moment j’ignorais le but.
 »
Il mourut à Tournon le 22 octobre 1962.


Voir : Ozon (Ardèche), 27 août 1944.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 183. — Arch. Dép. Drôme, RMM, 1914, Romans, mat. 808. — Arch. Dép. Ardèche, Recensement 1936, Tournon, p. 20. — Geneanet. — État civil, acte de naissance n°55.

Jean-Luc Marquer

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