Né le 5 septembre 1915 à Walincourt, aujourd’hui Walincourt-Selvigny (Nord), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) ; employé de banque ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Jean DELATTRE
Jean DELATTRE
Martine MANGEOLLE photographie sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0.
Jean Delattre était le fils de Pierre, Joseph Delattre, maître maçon, et d’Élisabeth, Julie Gauthier, son épouse.
À sa naissance, la famille habitait 9 rue du cheminet à Walincourt, aujourd’hui Walincourt-Selvigny (Nord).
Il adhéra aux Jeunesses socialistes à l’âge de 17 ans et créa son premier groupe dans la commune, à 20 ans. Licencié de son emploi sans même un certificat de travail, il fit sienne la phrase de Léon Blum : " Il faut s’emparer de l’État, par quelque moyen que ce soit. " En le privant de son travail, on fit de lui un mécontent qui profita des événements pour relever le gant. Durant l’hiver 1935-1936, secrétaire de la presse des Jeunesses socialistes de l’arrondissement de Cambrai, il inonda la région de tracts qui eurent pour effet la signature de contrats collectifs les plus élevés de France dans la broderie et la lingerie. À la création de l’union locale des syndicats de Walincourt, il fut nommé secrétaire. En novembre 1936, il accepta d’entrer dans des brigades internationales pour aider ses amis antifascistes espagnols. Arrêté et emprisonné à Barcelone, il parviendra, grâce à la complicité d’un de ses gardiens, à envoyer de nombreux courriers à la mairie de Walincourt et les syndicats alertés parviendront à le faire sortir d’Espagne.
En 1939, il repartit travailler à Paris et en 1941, il partit avec sa famille pour s’installer à Toulouse (Haute-Garonne). Il exerçait la profession d’employé de banque. Il se rapprocha des groupes de résistants et entre au groupe Léon comme ravitailleur puis au groupe Matabiau appartenant à l’Armée secrète, comme agent secret. Ses services sont homologués à partir du 1er juin 1943.
Dénoncé le 10 juillet 1944 par une femme française que l’on disait maîtresse du commandant Muller, il fut incarcéré au quartier allemand de la maison d’arrêt Saint-Michel de Toulouse. Le 17 août 1944, il fut extrait de la prison avec 53 autres prisonniers et ils furent tous dirigés par la Milice vers la forêt de Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) où, après avoir creusé leur tombe, ils furent fusillés et brûlés dans une grange.
Cependant selon des recherches effectuées par sa fille Monique, il se pourrait que Jean Delattre ait été exécuté dans la prison. Selon le témoignage d’un ancien détenu de la maison d’arrêt, des squelettes gisent toujours dans un cul de basse fosse de la prison et les restes de Jean Delattre pourraient s’y trouver. Malheureusement les recherches ont été suspendues par les pouvoirs publics et la vérité ne sera jamais connue.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur le monument aux morts 1939-1945, à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) et le monument aux morts, à Walincourt (Nord). Son nom a été ajouté sur ce dernier le 8 mai 2012.
Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) massacres de juillet et août 1944
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 168426 (nc) ; GR 19 P 31/11, p. 4.— Commune de Buzet-sur-Tarn, Les tragédies de BUZET (juillet-août 1944).— Mémorial François Verdier ETÉ 1944 : LES MASSACRES DE BUZET-SUR-TARN.— LADEPECHE.fr du 2 mai 2022, La Dépêche du Midi du 8 mai 2010, Toulouse. Le corps du Résistant est-il caché au fond de la prison ? et du 15 août 2010, Buzet-sur-Tarn. L’énigme tragique du 17 août 1944....— ActuToulouse du 20 mai 2014, Cette Toulousaine ne retrouvera pas la dépouille de son père sous la prison St-Michel.— Geneanet.— Mémorial Genweb (biographie très détaillée dont sont extraits une grande partie des éléments de cette notice).— État civil, acte de naissance n°26.

Jean-Louis Ponnavoy

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