Né le 5 octobre 1880 à Cava (Espagne), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 à Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) ; propriétaire exploitant ; résistant de l’armée secrète (AS) homologué caporal des Forces françaises de l’intérieur (FFI), homologué DIR.

Antoine PORTA
Antoine PORTA
Martine MANGEOLLE photographie sous licence d’usage
Antoine (Antonio) Porta, originaire d’Espagne était marié avec Rose Costa, née en 1883 à Sarria (Espagne).
Il obtint la nationalité française par décret du 16 juin 1927, paru au JORF le 27 juin 1927. Le décret mentionne une fille, Françoise, Rose, Laurence, née en 1910 en Espagne.
Il habitait alors à Lisle-sur-Tarn (Tarn). La liste de recensement de la commune en 1926, indique que la famille se composait d’Antoine, de Rose et de leurs enfants Francisca, née en 1910 en Espagne, Thérèse, née en 1914, Jean né en 1918, Joseph né en 1921 et Adrien né en 1923. Une fille, Jeanne, naquit en 1926.
Depuis 1936 au moins, il habitait avec sa famille et exploitait la ferme de la Borde Basse, au hameau des Rouquiès, à Buzet, aujourd’hui Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Il fut fait prisonnier en 1940 et s’évada de son camp de prisonnier en Allemagne. Il entra dans la Résistance au groupe de Buzet, dirigé par Charles Gendre et relevant du secteur 2 de l’Armée secrète de Haute-Garonne.
Début juillet 1944, un jeune homme frappa à la porte de la demeure de Gaston Ravary, garde forestier du village. Se prétendant traqué, il demanda asile pour la nuit. Gaston Ravary le conduisit dans une ferme à proximité, la Borde Basse, où il pourrait être hébergé. Il y fut accueilli en toute confiance par les propriétaires, la famille Porta qui le logea et le nourrit. L’étranger, un ressortissant italien du nom de Gino G., reprit sa route le lendemain selon ses dires, pour Toulouse.
Il n’en fut rien car il s’agissait en fait d’un indicateur de la Sipo-SD chargé de recueillir des informations sur la Résistance et ses sympathisants. C’est ainsi qu’il dénonça à la police allemande la famille Porta et tous ceux qu’il avait pu côtoyer pendant son passage, comme étant des résistants, ce qui était vrai pour la plupart d’entre eux. Il était surnommé le « Renard noir ».
Quelques jours plus tard, au petit matin du 6 juillet 1944, la police allemande arriva en force et sur les indications du « Renard noir » arrêta toutes les personnes qu’il avait rencontrées la veille. Le village fut encerclé par les troupes militaires nazies, des unités de la 2e division SS "Das Reich". Tous ceux qui avaient croisé la route du « Renard noir » furent arrêtés et les nazis se rendirent à la ferme de la famille Porta. Des armes furent découvertes sous des bûches dans le hangar. Les deux fils d’Antoine, Jean et Joseph, furent martyrisés à coups de nerf de bœuf mais ne parlèrent pas. Le père, Antoine Porta eut les yeux arrachés mais ne dit rien. Les trois hommes furent emmenés derrière la ferme et fusillés devant le reste de la famille. Les femmes reçurent l’ordre de prendre quelques effets et d’aller se réfugier chez une voisine. Les Allemands pillèrent ensuite toute la maison et incendièrent la ferme.
Les corps des suppliciés ne furent inhumés que le 9 juillet après que les nazis en eurent donné l’autorisation le 8 au soir.
Antoine Porta obtint la mention « Mort pour la France », selon Mémoire des hommes, et fut homologué "Déporté et interné résistant" (DIR) et caporal des forces françaises de l’intérieur (FFI) à titre posthume avec prise de rang au 1er juin 1944 (Décret du 12 février 1947 paru au JORF du 20 février 1947, corrigé par décret du 28 octobre 1947 paru au JORF du 13 novembre 1947, p. 11194).
Il reçut la Médaille de la résistance par décret du 17 décembre 1968 et publication au JO le 17 janvier 1969.
Son nom figure sur le monument aux morts 1939-1945, à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) massacres de juillet et août 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 138341 (nc) et AC 21 P 663443 (nc).— SHD, Vincennes, GR 16 P 486507 (nc).— Arch. Dép. Tarn, recensement Lisle-sur-Tarn, 1926, lot 2, p. 34. — Arch. Dép. Haute-Garonne, recensements de population Buzet, 6 M 566 004 année 1936.—Commune de Buzet-sur-Tarn, Les tragédies de BUZET (juillet-août 1944).— Mémorial François Verdier ETÉ 1944 : LES MASSACRES DE BUZET-SUR-TARN.— Mémorial Genweb.— JORF, Gallica

Jean-Louis Ponnavoy

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