Né le 18 décembre 1924 à Nice (Alpes-Maritimes), exécuté sommairement le 9 août 1944 à Somloire (Maine-et-Loire) ; ouvrier métallurgiste ; résistant Libération Nord.

Étienne Ferrari était le fils de Louis, Marcellin, Marius Ferrari et de Joséphine, Honorine Martin. En 1942 Étienne Ferrari ne trouvant pas de travail à Nice où il vivait avec ses parents, vint rejoindre dans la région de Cholet sa sœur et son beau-frère Roulet, gendarme à Maulévrier. Il fut embauché à l’usine métallurgique des Batignolles, appartenant à la Société Batignolles-Châtillon qui, après le bombardement meurtrier de son usine de Nantes, installa à Cholet une partie de son département de machines-outils. En 1943 et 1944 Étienne Ferrari y travailla comme ouvrier métallurgiste.
 
Il s’engagea dans la Résistance au sein du groupe Action choletais de Libération-Nord. Il fut recruté par un gendarme Mr. Tournier, qui organisant un petit groupe de jeunes résistants, le recruta car il n’avait pas de famille à charge et avait reçu une formation de secouriste (ce qui lui donnait le droit de conduire la nuit).
 
Entre le 17 et le 31 juillet 1944, eut lieu en Maine-et-Loire l’opération Dickens. La 3ème compagnie SAS (Special Air Service ) placée sous le double commandement français (capitaine Fournier) et britannique (lieutenant Burt) fut parachutée dans la région choletaise et établit sa base au Bois-d’Anjou à Somloire avec pour objectif le harcèlement des forces allemandes pour les démoraliser et couper leurs communications au sud de la Loire afin d’ éviter qu’elles n’ aillent renforcer celles qui se battaient au nord contre les troupes alliées rejoignant la vallée de la Loire. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1944, l’un des SAS récemment parachutés, le sergent-chef Michel Gervais, vint rencontrer des responsables choletais de la Résistance qui lui firent tous part du manque d’armes pour équiper les résistants. Un parachutage demandé se produisit dans la nuit du 5 au 6 août. Le gendarme Tournier avec quatre jeunes dont Étienne Ferrari de son groupe Action fut chargé de récupérer et de mettre à l’abri près de 10 tonnes d’armes larguées au bois d’Anjou. Le 7 août, vers 17 heures une camionnette bâchée à gazogène parvint au bois d’Anjou pour récupérer des armes. La camionnette chargée repartit aussitôt pour Cholet, malgré les recommandations des SAS préconisant un transport nocturne. Étienne Ferrari, resté au bois d’Anjou, décida alors d’accompagner les deux conducteurs Michel Créac’h et Vacquier. Les Allemands interceptèrent la camionnette à la Boulaye de Chanteloup les Bois. Découvrant le chargement, les Allemands interrogèrent et torturèrent le chauffeur, Michel Créac’h qui n’avait pu s’échapper sur les destinataires des armes. Il fut ensuite immédiatement exécuté sur place. Étienne Ferrari parvint à s’enfuir et à regagner la base des SAS au petit matin du 8 août. Mais ce jour là après la découverte la veille de la camionnette d’armes, les troupes allemandes ayant repéré la présence de la base, encerclèrent le bois d’Anjou à Somloire. Tandis que les SAS qui avaient anticipé l’attaque allemande, évacuaient la base, Étienne Ferrari avec quelques résistants choletais qui s’y trouvaient sous la direction du gendarme Tournier tentèrent vers 21 heures de sortir du bois. À peine sortis, des tirs les firent tous reculer sauf Étienne Ferrari qui parti en courant devant lui, fut fait prisonnier. Dans la nuit du 8 au 9 il fut torturé à la ferme de la Hardonnerie de Somloire. Son corps fut retrouvé le 10 août près de Maulévrier. Le corps fut examiné par le Docteur Bochereau d’Yzernay avant d’être transporté à l’hospice de Maulévrier, sa mort, d’après le constat médical, remontant au 9 août en fin de matinée. Une inhumation provisoire fut faite dans le cimetière de la commune. L’acte de décès note : " taille l mètre 75, brun, imberbe, cheveux épais et rejetés en arrière, tête nue, vêtu d’une chemise kaki, d’un pantalon de toile grise usagée, chaussé de brodequins usagés ". Il fut identifié ultérieurement par son beau frère, le gendarme Roulet. Le 12 septembre 1944 après la libération de Cholet, Étienne Ferrari et Michel Le Cléac’h reçurent des obsèques officielles. Le corps d’Étienne Ferrari fut ensuite transféré à Nice sa ville natale et inhumé dans le carré militaire n° 60 du cimetière Caucade, carré 1811, tombe 10268.
 
Il obtint la mention Mort pour la France et fut homologué RIF (Résistance Intérieure Française) avec le grade de sous-lieutenant (JO du 20/07/1949). Il obtint le statut Interné – Résistant (DIR), reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 17 mai 1946 ainsi que la Médaille militaire. Son nom est inscrit à Cholet sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif 1939 – 1945 ainsi que sur une plaque commémorative à son nom à Somloire en direction de Saint-Paul-des-Bois avec l’inscription "Héros et martyr mort pour la Patrie, Français souvenez-vous". Une Place de Cholet fut nommée Creac’h Ferrari.
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen Cote AC 21 P 449 701, SHD Vincennes GR 16 P 221673 (nc). — Musée de la Résistance en ligne, photographie et notice Étienne Ferrari. — Scarlett Martin 1939-1945, le Choletais une région dans la guerre Édition AFMD 49, 2010. — Journal Ouest France Créac’h et Ferrari, deux inconnus morts pour Cholet, 8 août 2014 — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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