Né le 28 mars 1926 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort en action le 26 août 1944 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) ; résistant FFC réseau Honneur et Patrie puis caporal FFI.

Roger Perez Moreyra résidait avec ses parents jusqu’en 1940 à Strasbourg où il s’était très jeune, engagé dans les Scouts de France, membre de la 17ème Strasbourg. Dès les premiers jours de l’occupation, le gouverneur nazi, chef de l’administration civile, le Gauleiter Wagner, décida l’expulsion de toutes les populations jugées indésirables, « juifs, romanichels, criminels, incurables, Français de l’intérieur et Französlinge [Alsaciens connus pour leur patriotisme français] ». A partir du 20 juillet 1944, après celle des juifs, eut lieu l’expulsion des Français de l’intérieur et des autres catégories. La famille Perez Moreyra vint alors se réfugier à Angers.
Ses parents s’engagèrent rapidement dans la Résistance locale rejoignant le réseau Honneur et Patrie, groupe de Résistance créé dès 1940 à Angers par Victor Chatenay. Premier réseau de résistance du Maine-et-Loire, il fut principalement un réseau de renseignements communiquant aux services anglais des informations sur la position et les armements des troupes allemandes. Roger Perez Moreyra s’engagea avec eux dans le même réseau, à 15 ans, en 1941. Dans le même temps, il reprit à Angers son engagement dans le scoutisme d’abord à la 3ème Angers, puis routier au groupe Saint-Yves dirigé par Pierre-Yves Labbe (1920 – 2013), chef scout originaire de Lorraine qui mobilisa sa troupe au service de la Résistance (renseignement et aide à l’évasion d’aviateurs alliés).
 
Le groupe scout de Pierre-Yves Labbe joua un rôle dans la libération d’Angers le 10 août 1944, les scouts servant de guides et d’éclaireurs pour montrer le chemin aux avant-gardes américaines et conduisant des unités de la 3e armée américaine jusqu’au pont de Pruniers resté intact ,ce qui permit l’investissement plus rapide de la ville. Dès le 11 août 1944, au lendemain de la libération de la ville, des volontaires se présentèrent pour intégrer les FFI. Formés en quelques jours et armés sommairement, ils constituèrent une compagnie du nouveau 1er bataillon ¼ de marche du Maine-et-Loire. Roger Perez Moreyra âgé de 18 ans choisit alors de s’engager dans ce groupement où il fut nommé caporal FFI.
Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest (ils ne quittèrent la région que le 29 août conformément à un ordre de repli émis par le commandement allemand)..
 
Le 26 août 1944, une section du 1er bataillon ¼ de marche du Maine-et-Loire à laquelle appartenait Roger Perez Moreyra partit d’Angers en direction de Saint-Georges-sur-Loire à l’ouest, à une vingtaine de kilomètres d’Angers, sur la rive nord de la Loire et de là se dirigea vers l’île de Chalonnes-sur-Loire pour effectuer des patrouilles de surveillance et repérer une éventuelle présence allemande. Une vingtaine de FFI traversa en barque avec l’aide d’un passeur le bras du fleuve s’installant en plusieurs lieux. Rapidement repérés par les Allemands de leur poste d’observation en haut de l’église Saint-Maurille à Chalonnes sur la rive sud, ils furent attaqués par des groupes de soldats allemands débarqués sur l’île. Chez les FFI, l’accrochage se solda par quatre prisonniers et trois morts à la Soulouze et à l’Orffraie. Roger Perez Moreyra, placé en sentinelle aux avant-postes à La Petite Soulouze fut tué d’une rafale d’arme automatique.
Roger Perez-Moreyra fut inhumé deux jours plus tard avec les honneurs militaires au cimetière de Saint-Georges-sur-Loire, sur la rive nord de la Loire, libérée depuis plusieurs jours. Son corps fut ensuite transféré après la guerre au cimetière ouest de Cronenbourg (Bas-Rhin). Il obtint le statut Mort pour la France en 1948 et fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile de vermeil. Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de La Soulouze apposée par la ville de Chalonnes le 26 août 2012.
Sources

SOURCES : SHD, Caen, AVCC, Cote AC 21 P 128973 et SHD, Vincennes 466599 (nc) — Musée de la Résistance en ligne Plaque en mémoire de trois jeunes FFI, Ile de Chalonnes (Maine-et-Loire) — Journal Ouest-France 29 août 2012 Une plaque posée en mémoire de trois jeunes partisans — Geoffroi Crunelle Le dernier sacrifice de jeunes résistants à Chalonnes-sur-Loire Projet-Histoire. — Site internet Association Nationale des Scouts Français Anciens Combattants (ANSFAC) article 53. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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