Né le 21 février 1917 à Elbeuf (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort accidentellement en service commandé le 26 juillet 1944 à Puivert (Aude) ; tisseur ; résistant de l’Armée secrète (AS), combattant du maquis de Picaussel (commune de Puivert, Aude)

Albert Papon (1917-1944)
Source : Geneanet
Natif de Normandie, sans doute par hasard, Albert Papon était le fils d’Émile, Joseph Papon né à Saint-Quentin (Aisne) en 1887, tisseur puis gardien d’usine, mort en 1926 à Reims (Marne). Sa mère, Rose, Marie Ory, également tisseuse, était née en 1889 à Neuflize (Ardennes) ; elle mourut entre 1931 et 1936. Albert Papon avait trois frères et une sœur : Émile, né en 1909 à Reims ; Georges, né en 1911 à Reims ; Alphonse, né et mort à Reims (1914-1997) ; Rose, née en 1918 à Levallois-Perret (Seine/Hauts-de-Seine), morte à Rueil-Malmaison (Seine/Hauts-de-Seine) en 2012 : jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle était domiciliée à Reims. Albert, tisseur (profession signalée en 1931) habita aussi à Reims comme toute la famille. Recensé dans cette ville en 1931, il ne l’était plus en 1936. Il est probable que, pendant la Première Guerre mondiale (le père était mobilisé), la famille s’était repliée très momentanément à Elbeuf (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), car ses membres pouvaient continuer à exercer leur métier dans l’une des nombreuses usines de tissage de la région.
Albert Papon, marié, un enfant, résidait en 1944 à Limoux, sous-préfecture du département de l’Aude. Les industries de la la chaussure ou la chapellerie de Limoux et de la vallée de l’Aude fournissaient des emplois. Il avait gagné le maquis de Picaussel (AS), dans les Pyrénées audoises — Voir Carbou Jean — commandé par l’instituteur de Lescale, village de la commune de Puivert (Aude), Lucien Maury (1915-1988). Ce maquis réussit, au printemps de 1944 à regrouper un effectif considérable qui atteint jusqu’à 400 hommes.
Le 25 juillet 1944, un exercice de tir au mortier eut lieu au maquis, dans la forêt de Picaussel (commune de Puivert, Aude). Un projectile éclata et provoqua la mort d’Albert Papon et de quatre autres maquisards (Justin Baudry, Jean Berthier, Roger Duhamel et François Malayrach) et en blessa neuf autres. La date officielle des décès des cinq tués est le 26 juillet 1944. Ils furent déclarés décédés, soit à Puivert (forêt de Picaussel), soit dans la commune limitrophe de Belvis. Les blessés furent transportés à Quillan (Aude) où ils furent soignés par le docteur Jean Patounas (Voir Marx Charles) puis mis à l’abri dans les environs de Belcaire (Aude), à Belvis, en particulier. Il n’est pas précisé si certains des morts de la suite de cet accident furent blessés, avant de succomber. C’est possible pour ceux dont le décès fut déclaré à Belvis. Ceux qui périrent à Puivert, comme Papon, doivent avoir été tués sur le coup. Il fut inhumé à Limoux.
Albert Papon obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI (Forces françaises de l’intérieur). Ses services sont homologués à partir du 1er juin 1944.
La fiche de la base des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale indique « tué au combat », ce qui est manifestement erroné. La liste des morts du maquis de Picaussel dans le dossier d’homologation comme unité combattante utilise la formule « Mort en service commandé », euphémisme pour éviter de parler d’accident (ce que fit, plus tard, dans son livre, op.cit., 1980, le chef du maquis Lucien Maury qui donna des détails précis. Il y a un dossier non consulté au Service historique de la Défense à Vincennes (cote GR 16 P 457004).
Albert Papon est enterré au cimetière communal de Limoux. Son nom figure sur la plaque-mémorial du maquis de Picaussel à Puivert et sur la plaque des morts pour la France lors des guerres du XXe siècle apposée à l’intérieur de la mairie de Limoux. Une rue de la ville porte le nom d’Albert Papon.
Puivert (Aude), maquis de Picaussel, AS, morts des suites d’un accident le 25 juillet 1944, voir : Justin Baudry, Jules Berthier, Roger Duhamel, François Malayrach, Albert Papon
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 125562 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 457004, (nc) ; GR 19 P 11/11, p. 18 et 24. — Julien Allaux, La 2e guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Éditions du Sapin d’Or, 1986, 255 p. [p. 205]. — Lucien Maury (dir.), La résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, comité d’Histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 224]. — Lucien Maury, Picaussel, 1944-1994, Puivert, Amicale des anciens du maquis de Picaussel, 1994, 35 p. [p. 32]. — Sites Mémoire des hommes et MemorialGenWeb consultés le 8 juin 2022. — Geneanet, consulté le 9 juin 2022.

André Balent

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