Né le 16 juillet 1897 à Audierne (Finistère), guillotiné après condamnation à mort le 25 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; conducteur de travaux ; résistant de l’Armée des volontaires, FFC.

Marcel Le Pape était le fils de Jean Marie Le Pape, gendarme à pied, âgé de 29 ans et de Marie, Jeanne, Michèle Le Gars, âgée de 31 ans. Après sa scolarité primaire, il suivit les cours de l’École Primaire Supérieure (EPS) de Douarnenez puis de celle de Morlaix. Il obtint le brevet élémentaire. Avant même l’âge de 18 ans, il s’engagea dans l’armée pour la durée de la guerre le 7 avril 1915 dans le 51e régiment d’artillerie. Parti à l’armée d’Orient le 23 août 1915, il fut nommé brigadier le 21 novembre 1916. Il rentra en France le 19 février 1917 ; atteint par la malaria il fut hospitalisé du 14 avril 1917 au 18 mai 1917. Passé dans le 176e régiment d’artillerie il combattit sur le front de l’est du 19 mai 1917 au 11 novembre 1918. Il fut promu maréchal des logis le 28 mai 1919 et démobilisé le 22 septembre 1919. Il fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec palme et une étoile, de la médaille de la bravoure serbe, de la Croix de guerre serbe, de la médaille de la campagne des Dardanelles et de la croix du combattant avec deux citations.
Il devint fin 1919 agent technique à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité (CPDE), domicilié à Saint-Ouen (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis) 14, rue Louis Blanc puis 7 rue Garibaldi. Il se maria à Saint-Ouen le 24 juillet 1920 avec Madeleine, Marie Becker, couturière (née le 29 mai 1896 à Saint-Ouen). Le couple eut trois enfants, Geneviève, Suzanne et Jean nés à Saint-Ouen entre 1921 et 1925. Il devint conducteur de travaux à la CPDE, ce qui lui valut le statut d’affecté spécial à partir de 1931 et donc de ne pas être mobilisé en septembre 1939.
 
Il s’engagea dès sa création en octobre 1940 dans l’Armée des Volontaires, un réseau de résistance créé à Paris début octobre et qui s’étendit progressivement à tout le nord de la France. L’activité consista d’abord en aide aux prisonniers évadés en leur fournissant de faux papiers et en les aidant à gagner la zone libre. Au cours de ce même automne 1940, les membres du réseau entreprirent de diffuser un journal, Pantagruel, journal clandestin de Raymond Deiss. Ils commencèrent également immédiatement un travail de recrutement, dans les milieux de l’Action française, des Scouts de France, et des combattants de 39 - 40. Cependant dans le courant de l’année 1941 à Paris et en province, l’Abwehr, le service de contre- espionnage allemand, réussit à pénétrer l’organisation. À partir du 9 octobre 1941 eut lieu particulièrement dans la zone Nord occupée, une opération coordonnée d’arrestations ayant pour nom de code « Fall Porto ». Cette opération s’inscrivait dans la politique répressive menée après l’attaque contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et visait principalement les groupes de résistants en liaison avec Londres. La plupart des principaux dirigeants parisiens de l’Armée des Volontaires furent arrêtés en janvier 1942, Marcel Le Pape dans les premiers le 20 janvier 1942. Après avoir été emprisonné à Fresnes, il fut déporté le 9 octobre 1942. 45 membres de l’Armée des Volontaires destinés à être jugés ensemble en Allemagne, furent déportés dans le même transport, le convoi N° I.56., parti de la gare de l’Est à destination du SS-Sonderlager Hinzert. Le 27 mai 1943 un premier groupe fut jugé par le 2e sénat du Volksgerichtshof siègeant à Trèves. Charles Domergue, André Lalanne-Picart, Philippe Bonny, Marcel Le Pape, Raymond Cousin, Maxime Belleville et Raymond Deiss furent condamnés à mort. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Cologne. Marcel Le Pape fut guillotiné à la prison de Klingelpütz à Cologne le 25 août 1943. Il fut inhumé dans le cimetière ouest de Cologne (Köln), tombe 124.
 
Marcel Le Pape obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade capitaine par décret du 30 juin 1947 (parution au JO le 13 juillet 1947, p. 6692) au titre des Forces Françaises Combattantes (FFC). Il obtint le statut déporté – interné- résistant (DIR) le 17 juin 1963. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 31 mars 1947.
Son nom n’est pas inscrit sur le monument aux morts de la résistance et de la déportation de Saint-Ouen (59 noms).
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16P 363516 (consulté le 18 juin 2022) et GR P 28 446158 (nc). — Arch. Dép . Finistère (état civil, registre matricule) — Mémoire des hommes. — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Annie Pennetier, Michel Thébault

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