Né le 13 février 1900 à Fumay (Ardennes), massacré le 23 août 1944 à Lyon, 2e arr. (Rhône, Métropole de Lyon) ; chef-cantonnier ; résistant.

Lucien, Émile Delettre était le fils d’Émile Delettre, ardoisier, et d’Agnès Dubois, son épouse.
À sa naissance, la famille habitait Grande-rue à Fumay (Ardennes).
Il s’engagea pour la durée de la guerre à la mairie de Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire), le 4 janvier 1918 et et fut incorporé au 48e régiment d’artillerie de campagne. Il habitait alors Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) et était camionneur.
Il passa au 42e RA le 25 septembre 1919. Il fut rendu à la vie civile le 17 novembre 1919.
Il épousa Rose Chervet le 12 mars 1921 à Verdun-sur-le-Doubs. Il exerçait alors le profession de comptable et résidait à Sedan (Ardennes).
En 1926 et 1931, la famille fut recensée à Saint-Romain-des-Îles (Saône-et-Loire).
Le couple eut quatre enfants.
La famille s’installa à Thoissey (Ain) à partir de 1934. En 1936, elle habitait rue de l’Hôtel-de-Ville. Émile Delettre était chef-cantonnier au service vicinal.
Il semblerait qu’Émile Delettre et son fils Jean, né en 1925, aient eu une activité résistante, mais nous ignorons laquelle et il n’existe pas de dossier à leur nom au service historique de la Défense à Vincennes.
Il fut arrêté plusieurs semaines avant son exécution et interné à Mâcon (Saône-et-Loire).
Le 22 août 1944, dans la matinée, Émile Delettre et Antoine Chazal, Jacques Farinetti, Marcel Humbert, Jean Brize, Marcel Gidon et Paul Roy arrêtés à Macon furent transférés à Lyon (Rhône). Vers midi, ils furent incarcérés dans les caves du siège de la Gestapo, 33 place Bellecour (IIe arr.). Tous ces hommes subirent des interrogatoires, selon les cas, à Mâcon ou à Lyon. Le 23 août, vers midi, ils furent rejoints dans les caves de la Gestapo par un détenu de la prison de Montluc, Jean Chassagnette.
Vers 17 heures, les huit hommes furent rassemblés dans le hall du bâtiment avec quatre prisonniers juifs. On les fit mettre en rang deux par deux et on leur ordonna de lever le bras s’ils étaient Juifs ou « terroristes ».
Les hommes furent conduits dans la cave du bâtiment où ils furent abattus quand ils franchissaient la porte. Trois furent épargnés : Jean Brize, Paul Roy et Jean Chassagnette, peut-être parce qu’ils n’avaient pas levé le bras.
Émile Delettre fut parmi les derniers exécutés.
On ne sait pas ce qu’il advint des corps.
Nous ignorons si Émile Delettre obtint la mention « Mort pour la France ».
Une plaque sur la tombe de Rose Delettre au cimetière communal de Saint-Symphorien-d’Ancelles (Saône-et-Loire), rappelle le souvenir d’Émile Delettre, dit mort en déportation, et de son fils Jean, mort lors de son transfert en Allemagne dans le "Train de la mort", parti de Compiègne (Oise) le 2 juillet 1944.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 442 112 (nc). — Arch. Dép. Ardennes, 1 R 336, RMM, classe 1920, mat. 460. — Arch. Dép. Ain, Recensement, Toissey, 1936, p. 6. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Notes de Jean-Sébastien Chorin. — Notes de Jean-Marc Mourier. — État civil, acte de naissance n°36, acte de mariage n°3.

Jean-Luc Marquer

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