La Léchère, anciennement Pussy (Savoie) 10-12 août 1944
Durant ces deux journées, des 10-12 août, sans compter les hommes tombés au combat, c’est au total 15 hommes qui trouvèrent la mort.
Le 5 août 1944 une opération des FFI aboutit à la libération de la vallée de la Tarentaise entre Feissons-sur Isère et Moûtiers.
À partir du 10 août la Wehrmacht lança une offensive pour reprendre le contrôle de cette voix de communication qui lui était indispensable.
L’importante colonne engagée dans l’offensive fut attaquée et bloquée à Feissons. Les combats pour faire sauter le verrou mis en place par les FFI dans le secteur de Pierre-Château durèrent jusqu’au 12 août s’accompagnant de pillages systématiques et de représailles destructrices et meurtrières.
Le 10 août les Allemands incendièrent quatre hameaux du village de Feissons (Pied de ville, le Croitet, les Cotes et Feissonnet).
Ce même jour, vers 16 heures, Joseph RUFFIER, 79 ans, fut tué dans sa cuisine par une grenade lancée dans sa maison.
Afin de faire rompre le barrage FFI qui empêchait toute progression par la route nationale, les troupes allemandes décidèrent de le déborder en montant, rive droite de l’Isère en direction de Nâves et rive gauche en direction du village de Pussy (aujourd’hui ces communes sont rattachées à La Léchère).
Dans cette commune, vers midi, le hameau des Mouches fut pris sous le tirs des mitrailleuses allemandes puis une section déferla dans le village. Quelques minutes après Albert Thomas qui s’apprêtait à faire du pain était tué d’une balle dans la tête devant le four du hameau. La population fut rassemblée, tenue sous la menace des armes et subit un interrogatoire, accompagné de coups, concernant les forces du maquis.
Si tous les habitants furent relâchés, les frères Joseph et Jules Guillot, chargés de sacs de munitions, furent contraints de partir avec la troupe qui reprit sa progression en direction du chef-lieu de Pussy.
Environ 300 hommes arrivèrent dans la soirée au chef lieu vidé de sa population (estimation faite par l’abbé Bourdin, curé de Pussy, qui était resté sur place avec ses parents). Le commandant installa dans la cure cinq blessés et un poste radio. Selon le témoignage du prêtre « [les Allemands] boivent toute la nuit ». À l’aube la colonne repartit mais se trouva très vite sous le feu des FFI positionnés au village du Crey, et se replia dans le village. Une mitrailleuse fut mise en batterie dans le clocher et un mortier dans le jardin de la cure. Vers sept heures le combat reprit avec l’appui de l’artillerie positionnée dans la vallée et vers onze heures les FFI positionnés au Crey durent quitter le hameau en proie aux flammes.
Des chalets d’alpages furent incendiés dans l’après midi et vers 17 heures ce fut au tour du chef lieu d’être brûlé. La mairie dans les caves de laquelle les femmes et les enfants s’étaient réfugiés fut épargnée. Au moment du départ définitif de la troupe l’abbé Bourdin aperçut les deux frères Guillot. C’est la dernière fois qu’ils furent vus vivants.
Durant ces deux journées, hormis les hommes tombés au combat, c’est au total 15 hommes qui trouvèrent la mort :
Francisque ANCENAY, Maxime BARBERIS, Marie Alexandre BILLAT, Louis BOZON, Jean Marie FORESTIER, Alexandre FORESTIER, Louis FORESTIER, Alexandre Jules GUILLOT, Joseph Henri GUILLOT, Jules Cyprien GUILLOT, Élie GUILLOT Alexandre, Emile JACQUEMON, François MATHELET. Joseph RUFFIER et Albert THOMAS.
ANCENAY Francisque
Né le 9 novembre 1921 à Aigueblanche
Agriculteur à Pussy, célibataire, résistant
BARBERIS Maxime
Né le 12 mai 1918 à Bozel
Agriculteur à Pussy, célibataire (corps identifié mais non encore reconnu par l’État civil. Résistant
BILLAT Marie Alexandre
Né le 21 janvier 1871 à Pussy
agriculteur, marié, 4 enfants
BOZON Louis
Né le 16 décembre 1878 à Pussy
agriculteur à Pussy, veuf, 3 enfants, corps brûlé
FORESTIER Jean Marie
Né le 26 septembre 1873 à Pussy
agriculteur Pussy, 3 enfants
FORESTIER Alexandre
Né le 26 septembre 1903 à Pussy
fils de Jean Marie, agriculteur, célibataire
FORESTIER Louis
Né le 18 février 1906 à Pussy
fils de Jean Marie, agriculteur, célibataire
GUILLOT Joseph Henri
Né le 28 avril 1905 à Montsapey, exécuté le 11 août 1944 à Feissons
Fils de Louis Napoléon Guillot et Françoise Pommier. Marié à Marie Louis Lassiaz, père de 9 enfants. Agriculteur à Pussy.
Tué le 11 août 1944 à 17 heures en même temps que son frère Jules
GUILLOT Jules Cyprien
Né le 27 novembre 1912 à Pussy, tué à Feissons le 11 août 1944
Fils de Louis Napoléon et de Françoise Pommier. Marié à Marceline Léger, sans enfant, femme sur le point d’accoucher. Agriculteur à Pussy.
Tué le 11 août 1944 en même temps que son frère Joseph.
GUILLOT Alexandre Jules
Né le 20 novembre 1906 à Pussy
fils de Frédéric et de Marie Berqui, agriculteur marié 2 enfants, tué le 10 août lorsque les Allemands investissent Pussy
GUILLOT Élie
Né 12 octobre 1881 à Pussy
agriculteur à Pussy marié 5 enfants
JACQUEMON Émile
Né le 22 décembre 1909 à Le Bois
agriculteur marié sans enfant
MATHELET François
30 ans Né à Bozel
agriculteur à Pussy célibataire, résistant FFI
blessé aux jambes et achevé par mitraillage (témoignagé curé Pussy)
RUFFIER Joseph Marie Alfred
Né le 19 juillet 1865, tué le 10 août 1944 à Pussy (Savoie)
THOMAS Albert
Né le 19 mai 1913 à Cellier
agriculteur marié sans enfant
prisonnier de guerre, rapatrié « depuis 1 an »
sa femme qui intervient frappée maison pillée
À partir du 10 août la Wehrmacht lança une offensive pour reprendre le contrôle de cette voix de communication qui lui était indispensable.
L’importante colonne engagée dans l’offensive fut attaquée et bloquée à Feissons. Les combats pour faire sauter le verrou mis en place par les FFI dans le secteur de Pierre-Château durèrent jusqu’au 12 août s’accompagnant de pillages systématiques et de représailles destructrices et meurtrières.
Le 10 août les Allemands incendièrent quatre hameaux du village de Feissons (Pied de ville, le Croitet, les Cotes et Feissonnet).
Ce même jour, vers 16 heures, Joseph RUFFIER, 79 ans, fut tué dans sa cuisine par une grenade lancée dans sa maison.
Afin de faire rompre le barrage FFI qui empêchait toute progression par la route nationale, les troupes allemandes décidèrent de le déborder en montant, rive droite de l’Isère en direction de Nâves et rive gauche en direction du village de Pussy (aujourd’hui ces communes sont rattachées à La Léchère).
Dans cette commune, vers midi, le hameau des Mouches fut pris sous le tirs des mitrailleuses allemandes puis une section déferla dans le village. Quelques minutes après Albert Thomas qui s’apprêtait à faire du pain était tué d’une balle dans la tête devant le four du hameau. La population fut rassemblée, tenue sous la menace des armes et subit un interrogatoire, accompagné de coups, concernant les forces du maquis.
Si tous les habitants furent relâchés, les frères Joseph et Jules Guillot, chargés de sacs de munitions, furent contraints de partir avec la troupe qui reprit sa progression en direction du chef-lieu de Pussy.
Environ 300 hommes arrivèrent dans la soirée au chef lieu vidé de sa population (estimation faite par l’abbé Bourdin, curé de Pussy, qui était resté sur place avec ses parents). Le commandant installa dans la cure cinq blessés et un poste radio. Selon le témoignage du prêtre « [les Allemands] boivent toute la nuit ». À l’aube la colonne repartit mais se trouva très vite sous le feu des FFI positionnés au village du Crey, et se replia dans le village. Une mitrailleuse fut mise en batterie dans le clocher et un mortier dans le jardin de la cure. Vers sept heures le combat reprit avec l’appui de l’artillerie positionnée dans la vallée et vers onze heures les FFI positionnés au Crey durent quitter le hameau en proie aux flammes.
Des chalets d’alpages furent incendiés dans l’après midi et vers 17 heures ce fut au tour du chef lieu d’être brûlé. La mairie dans les caves de laquelle les femmes et les enfants s’étaient réfugiés fut épargnée. Au moment du départ définitif de la troupe l’abbé Bourdin aperçut les deux frères Guillot. C’est la dernière fois qu’ils furent vus vivants.
Durant ces deux journées, hormis les hommes tombés au combat, c’est au total 15 hommes qui trouvèrent la mort :
Francisque ANCENAY, Maxime BARBERIS, Marie Alexandre BILLAT, Louis BOZON, Jean Marie FORESTIER, Alexandre FORESTIER, Louis FORESTIER, Alexandre Jules GUILLOT, Joseph Henri GUILLOT, Jules Cyprien GUILLOT, Élie GUILLOT Alexandre, Emile JACQUEMON, François MATHELET. Joseph RUFFIER et Albert THOMAS.
ANCENAY Francisque
Né le 9 novembre 1921 à Aigueblanche
Agriculteur à Pussy, célibataire, résistant
BARBERIS Maxime
Né le 12 mai 1918 à Bozel
Agriculteur à Pussy, célibataire (corps identifié mais non encore reconnu par l’État civil. Résistant
BILLAT Marie Alexandre
Né le 21 janvier 1871 à Pussy
agriculteur, marié, 4 enfants
BOZON Louis
Né le 16 décembre 1878 à Pussy
agriculteur à Pussy, veuf, 3 enfants, corps brûlé
FORESTIER Jean Marie
Né le 26 septembre 1873 à Pussy
agriculteur Pussy, 3 enfants
FORESTIER Alexandre
Né le 26 septembre 1903 à Pussy
fils de Jean Marie, agriculteur, célibataire
FORESTIER Louis
Né le 18 février 1906 à Pussy
fils de Jean Marie, agriculteur, célibataire
GUILLOT Joseph Henri
Né le 28 avril 1905 à Montsapey, exécuté le 11 août 1944 à Feissons
Fils de Louis Napoléon Guillot et Françoise Pommier. Marié à Marie Louis Lassiaz, père de 9 enfants. Agriculteur à Pussy.
Tué le 11 août 1944 à 17 heures en même temps que son frère Jules
GUILLOT Jules Cyprien
Né le 27 novembre 1912 à Pussy, tué à Feissons le 11 août 1944
Fils de Louis Napoléon et de Françoise Pommier. Marié à Marceline Léger, sans enfant, femme sur le point d’accoucher. Agriculteur à Pussy.
Tué le 11 août 1944 en même temps que son frère Joseph.
GUILLOT Alexandre Jules
Né le 20 novembre 1906 à Pussy
fils de Frédéric et de Marie Berqui, agriculteur marié 2 enfants, tué le 10 août lorsque les Allemands investissent Pussy
GUILLOT Élie
Né 12 octobre 1881 à Pussy
agriculteur à Pussy marié 5 enfants
JACQUEMON Émile
Né le 22 décembre 1909 à Le Bois
agriculteur marié sans enfant
MATHELET François
30 ans Né à Bozel
agriculteur à Pussy célibataire, résistant FFI
blessé aux jambes et achevé par mitraillage (témoignagé curé Pussy)
RUFFIER Joseph Marie Alfred
Né le 19 juillet 1865, tué le 10 août 1944 à Pussy (Savoie)
THOMAS Albert
Né le 19 mai 1913 à Cellier
agriculteur marié sans enfant
prisonnier de guerre, rapatrié « depuis 1 an »
sa femme qui intervient frappée maison pillée
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 3808 W 1276. — Photo, cliché Michel Aguettaz.
Michel Aguettaz