Né le 2 juillet 1923 à La Rochelle (Charente-Maritime), exécuté sommairement le 26 août 1944 à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Charles, Bernard, Joseph De Percin-Northumberland était le fils d’Édouard (1898-1970), ingénieur, officier d’artillerie en 1914/18, directeur de la Compagnie Générale de Navigation et d’Anne-Marie Soleilhavoup, son épouse.
C’était le deuxième d’une fratrie de quatre.
Sa mère mourut en 1932.
Il fit ses études au collège Stanislas Paris (VIe arr.) de 1942 à 1943 dans la classe préparatoire à H.E.C., option Saint-Cyr. Il entra comme élève de la Corniche Gouraud rattachée à la promotion 1944 de Saint-Cyr "Rome et Strasbourg".
Il entra dans la Résistance à l’Organisation de Résistance de l’armée (ORA) et au maquis de Lorris, où ses services furent homologués du 2 juin au 23 août 1944.
Le 25 août, après de durs combats sur les rives du Loiret, le colonel Marc O’Neill commandant du maquis envoya comme plénipotentiaires un petit groupe de volontaires commandés par le lieutenant de Percin pour recevoir la reddition de l’unité allemande forte de 600 hommes retranchée à Marcilly-en-Villette (Loiret) et qui selon les informations reçues, était prête à se rendre.
Le 26 août 1944, Bernard de Percin et les quatre résistants sous ses ordres partirent sans armes, munis seulement d’un drapeau blanc, dans une camionnette appartenant à M. Lecointe, maraîcher à Saint-Jean-le-Blanc. Ils se présentèrent à Marcilly-en-Villette, à l’officier allemand commandant la place, mais ils furent arrêtés. Trois d’entre eux furent retenus au poste du lieutenant et les deux autres amenés, les yeux bandés, à la Ferté-Saint-Aubin, devant le général allemand et revinrent vers minuit. Les cinq hommes furent ensuite enfermés chez Mr Champillard, cafetier à Marcilly, puis quelques instants plus tard, dans la salle de la mairie où ils purent se restaurer.
Le lendemain, toujours les yeux bandés, ils furent transférés à la Ferté-Saint-Aubin, dans la cour du Château Masséna, et présentés au commandant allemand Leye. Après interrogatoire, ils furent emmenés dans les bois de Chevaux, où ils sont fusillés dans le dos par des salves de mousquetons. Leur chef Bernard de Percin fut tué face à ses bourreaux, le 26 août à 14h30. Il avait déclaré un jour en revenant d’une expédition à Vitry : « J’ai bien essayé de prendre un air de terroriste, avec ma mitraillette, mais je n’ai pas pu. ». "Ce garçon aux mains fines, un peu dégingandé était pourtant devenu un parfait maquisard, buvait du vin rouge et parlait comme un vieux Marsouin. Il avait toujours un sourire sur les lèvres, qui en faisait l’ami de tout le monde. C’était un idéaliste silencieux. Il n’a pas cru à la cruauté du boche. Plénipotentiaire, demandé par les Allemands qui voulaient se rendre, il est tombé sans arme, avec son drapeau blanc, lâchement assassiné près de La Ferté-Saint-Aubin" (AFAAM, Association des Familles et Amis des Anciens du Maquis de Lorris).
Une heure plus tard, une femme qui faisait paître des chèvres découvrit les cinq cadavres abandonnés par les Allemands.
Ils furent inhumés par les soins de Mr Garnier, régisseur du Domaine des Chevaux, dans une clairière voisine, encadrée de magnifiques chênes formant une couronne au-dessus des tombes.
Bernard de Percin repose aujourd’hui dans le carré militaire n°4, tombe 4, à la Nécropole nationale Bellefontaine, à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il reçut la Citation suivante à titre posthume : "Chef d’une haute valeur morale, animé à la fois d’une bravoure et d’un calme exemplaire, a participé à de nombreuses attaques de convois, à la prise de Châteauneuf-sur-Loire et aux opérations de nettoyage au sud d’Orléans. Volontaire pour une mission de reconnaissance le 23/08/1944, a été fait prisonnier. Interrogé par l’ennemi, ne lui a donné aucun renseignement.", avec attribution de la Médaille militaire et la Croix de guerre 1939-1945.
Son nom figure sur la plaque commémorative F.F.I. du Loiret et la stèle commémorative 1939-1945, à Lorris (Loiret) et sur la plaque commémorative à l’intérieur du collège Stanislas, 2 rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris (VIe arr.).
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, SHD, Vincennes, GR 16 P 175829 (nc) et GR 19 P 45/1 pages 36 et 96.— Ministère des armées, Chemins de Mémoire La nécropole nationale de la Ferté Saint-Aubin.— Site" Le maquis de Lorris", Les fusillés du bois de Chevaux, 26 août 1944.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.— État civil, table décennale des naissances, La Rochelle, 1923-1932, p ;

Jean-Louis Ponnavoy

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