Dans la Standorfkommandantur de Saint-Herblain, commune limitrophe à Nantes, deux résistants furent exécutés lors d’un simulacre d’évasion les 10 et 18 juillet et six résistants ou supposés, dans la nuit du 29 juillet 1944.

La Kommandantur de la Basse-Loire, installée dans la mairie de Saint-Herblain, était dirigée par un sous-officier de la SS, Erich Caumanns, particulièrement connu pour la pratique des tortures et les menaces constantes de fusillades.
Le 10 juillet 1944, Jean Niesctierewicz, polonais, ouvrier aux Forges de Basse-Indre, syndicaliste et résistant, fut torturé puis exécuté sans procès à minuit. Florencio Martinez, espagnol, ouvrier métallurgiste syndicaliste, accusé de propos anti-allemands subit de terribles châtiments puis fut également abattu pour « tentative de fuite » le 18 juillet 1944.
D’autres crimes furent commis par Erich Caumanns. Le 29 juillet 1944, à 23h30 dans la cour de la mairie, il exécuta d’une rafale de mitraillette dans le dos, six hommes dont cinq jeunes réfractaires au STO. Ils avaient quitté un chantier du Mur de l’Atlantique au Croizic (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) arrêté faute de matériaux et s’étaient faits embaucher sur un chantier de terrassement à Saint-Herblain. Un paysan les dénonça pour avoir ramassé des pommes de terre dans son champ. Ceux qui avouèrent sous la torture être réfractaires et avoir l’intention de rejoindre les forces de la résistance furent exécutés. André Alban 19 ans résistant parisien, Jean Desbrosse 19 ans , Raymond Prévost 22 ans et les Polonais Constantin Dolik 21 ans, Erwin Kuron 21 ans et Georges Kuron 35 ans.
Un mois avant, à quelques kilomètres, 27 résistants du maquis de Saffré, condamnés à mort par le tribunal de Nantes FK 518, avaient été exécutés par fusillade dans le parc du château de la Bouvardière, à Saint-Herblain.
Voir Saffré-Saint-Herblain (Loire-Atlantique) : 28-29 juin 1944
Dans la nuit du 9 au 10 août 1944, les troupes allemandes quittèrent définitivement le secteur pour se cantonner au sud de La Loire puis vers l’estuaire pour former « la poche de Saint-Nazaire ».
Le 8 mai 1980, une stèle fut érigée devant la mairie de Saint-Herblain (ancien siège de la Standorfkommandur) en présence du maire Jean-Marc Ayrault et des familles des martyrs. Huit noms y sont inscrits :
NIESTEREWICZ Jean
MARTINEZ Florencio
ALBAN André
DESBROSSE Jean
DOLIK Constantin
KURON Erwin
KURON Georges
PRÉVOST Raymond
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 27 J 51. — SHD, Vincennes. — Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, Nantes, 2001. — Raymond Briant, Histoire de Couëron et de la Loire Armoricaine.— Saint-Herblain Mille ans d’histoire, chapitre 12 : « Pour une marmite de pommes de terre : la torture et la mort... » d’après Marie-Dominique Pot Naître et renaître . — Mémorial Genweb (photo).

Annie Pennetier

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