Né le 1er avril 1885 à Moyvillers (Oise), guillotiné après condamnation à mort le 7 décembre 1943 à Cologne (Allemagne) ; entrepreneur de travaux publics ; résistant, Combat-zone Nord, réseau Hector.

Gualbert Flandrin était le fils d’Émile Flandrin plâtrier âgé de 34 ans et de Léocadie Lemaître gantière âgée de 30 ans. Lorsqu’il fut convoqué pour le service militaire en octobre 1906, il déclara exercer le métier de plombier. Il fut d’abord incorporé dans un régiment de sapeurs pompiers avant de passer au 3e Régiment de Zouaves avec lequel il fut envoyé en Algérie de juillet 1907 à août 1908. Il fut dégagé de ses obligations militaires le 24 novembre 1908 et se maria le 28 décembre de la même année à Beuvraignes (Somme) avec Alice, Henriette Durepaire (née à Beuvraignes le 4 septembre 1888). Un fils, Maurice (leur fils unique) naquit à Compiègne en 1909. Gualbert Flandrin fut mobilisé le 1er août 1914 dans un régiment de Zouaves mais passa rapidement dans l’artillerie où il fit dans plusieurs régiments toute la première guerre mondiale. Blessé et gazé, il ne fut démobilisé que le 16 mars 1919. Il s’installa à Margny-lès-Compiègne comme entrepreneur de travaux publics. Au recensement de 1936, il résidait rue Préclin avec sa femme et son fils Maurice qui était également son employé.
 
Début 1941, un groupe de résistance se constitua à Compiègne et Margny-lès-Compiègne. Rattachés au réseau Hector du mouvement Combat, ces résistants formèrent le “Bataillon de France”, constituèrent des dépôts d’armes, diffusèrent des tracts, recherchèrent des renseignements sur les troupes d’occupation et sabotèrent les liaisons de communication allemande. Gualbert Flandrin devint l’un des chefs du groupe avec Georges Tainturier. Avec Alexandre Gandouin, il organisa des repérages de terrains d’atterrissage, et prépara des coupures de voies ferrées. Infiltré par un agent à la solde des Allemands, Jacques Desoubrie (alias Martin ou Noëmans), et trahi par Henri Devillers, un agent de liaison, le groupe fut dénoncé aux forces d’occupation. Dix-neuf personnes dont Gualbert Flandrin furent arrêtées le 3 mars 1942. Ils furent interrogés puis internés à Fresnes. Ils furent déportés en Allemagne le 17 septembre 1942 et après un voyage de six jours, incarcérés à Sarrebruck le 23 septembre. Ils y furent employés à divers travaux (montage de guêtres, fabrication de boutons…). Le 23 juillet 1943, ils furent informés que leur sort dépendait du Tribunal du Peuple et le 17 août 1943 qu’ils étaient inculpés d’avoir participé à une organisation dépendant du général de Gaulle constituant un acte de trahison envers le gouvernement allemand. Les inculpés comparurent ensuite par petit groupe devant le Tribunal du Peuple (2e sénat du Volksgerichtshof ) pour être jugés. Gualbert Flandrin fut jugé le 15 octobre 1943, accusé d’espionnage en compagnie d’Alexandre Gandouin et de Gilberte Bonneau du Martray qui faisait passer les renseignements à un agent britannique. Tous trois furent condamnés à mort. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Klingelpütz à Cologne où Gandouin et Flandrin furent guillotinés le 7 décembre 1943 avec sept autres camarades du groupe de Compiègne (Gabriel Clara, Michel Edvire], Christian Héraude, Robert Héraude, Abel Laville et Georges Tainturier). Gilberte Bonneau du Martay mourut d’épuisement à Bergen-Belsen le 7 avril 1945.
 
Gualbert Flandrin obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes). Il reçut le statut DIR (Déportés et Internés de la Résistance). Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 15 juin 1946. Son nom est inscrit sur le mémorial des Martyrs 1939 – 1945 de Margny-lès-Compiègne (Oise).
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 225410 et SHD Caen AVCC AC 21 P 481482 (nc). — Arch. Dép. Oise et Somme (état civil, registre matricule). — ONAC Les communes décorées de l’Oise. — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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