Né le 20 novembre 1891 à Baugé (Maine-et-Loire), abattue le 30 août 1944 à Tours (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Marie Emons était la fille de Louis, Eugène Emons tailleur de pierres âgé de 32 ans et de Marie, Augustine Lâne âgée de 31 ans, domiciliés rue de la Fontaine à Baugé (Maine-et-Loire). En 1944, Marie Emons âgée de 52 ans résidait à Tours, 60 rue Blanqui à proximité des quais de la Moire et du pont Mirabeau.
 
Dans la deuxième quinzaine du mois d’août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. La IIIème Armée américaine du général Patton, progressant rapidement au nord de la Loire, libéra progressivement les régions situées au nord du fleuve, parvenant dès le 15 août au nord de Tours. Les routes vers le nord et la région parisienne se trouvèrent par la même coupées. Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. La ville de Tours au sud du fleuve et les ponts sur la Loire restèrent ainsi sous le contrôle des troupes allemandes jusqu’à la fin août. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest qui essayaient de longer la Loire par le sud, traversant le sud de l’Indre-et-Loire, pour tenter d’échapper à l’encerclement. Le repli accompli, les dernières unités allemandes évacuèrent la ville le 29 août et les jours suivants (la ville étant totalement libérée dans la nuit du 31 août au 1er septembre) en procédant à de nombreuses destructions d’infrastructures.
Le 30 août dans l’après-midi les forces américaines procédèrent à des tirs d’artillerie sur les dernières positions allemandes, en particulier sur les dernières pièces antichars encore en batterie sur les quais, entraînant en riposte des tirs indiscriminés de mitrailleuses sur la ville. Marie Emons qui se dirigeait vers le quai malgré les interdictions des troupes allemands fut abattue d’une balle dans la tête par un sous-officier allemand.
 
Elle obtint la mention morte pour la France mais son nom ne semble pas avoir laissé de trace mémorielle.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC 21 P 340590 (nc). — Arch. Dép. Maine-et-Loire (état civil). — C. Hamonet, La Libération de Tours in La résistance en Anjou, Touraine et Orléanais, récits présentés par le colonel Rémy Éd. De Saint-Clair, 1975. — Mémoire des Hommes.

Michel Thébault

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