Né le 12 février 1921 à Malves, aujourd’hui Malves-en-Minervois, (Aude), mort en action de combat le 8 août 1944 à Trassanel (Aude) ; maçon à Caunes-Minervois (Aude) ; résistant du maquis « Armagnac » de l’Armée secrète.

Yves Arnaud (1921-1944)
Source : MemorialGenWeb. Cliché Ludovic Petit
L’Indépendant, 18 juin 2012. illustration de l’article cité dans la notice. Henri Arnaud, frère d’Yves.
Yves Arnaud était né à Malves, aujourd’hui Malves-en-Minervois (Aude), un village du Minervois, dans la plaine du Languedoc, sur la rive gauche de l’Aude, sur le piémont de la Montagne Noire. Avec ses parents, il alla vivre à Caunes-Minervois (Aude) , bourg plus éloigné de Carcassonne (Aude) et plus proche de la Montagne Noire.
En 1944, menacé par le STO, il intégra le maquis « Armagnac » de l’AS, établi principalement dans la commune de Trassanel (Aude), dans la Montagne Noire. Il était accompagné par un autre jeune de Caunes-Minervois, Antoine Perez.
Yves Arnaud mourut au combat le 8 août 1944 à Trassanel tué par les Allemands. Il fit partie des maquisards, parmi lesquels le chef du maquis Antoine Armagnac, morts au combat devant la grotte de Trassanel ou capturés puis fusillés à Trassanel le 8 août 1944.
En 2012, son jeune frère Henri écrivit (manuscrit inédit) Souvenirs d’enfance (Trassanel du 9 août 1944 au 8 mai 1945) à l’intention des écoliers de Caunes-Minervois et de Villeneuve-Minervois qui devaient visiter la grotte où le maquis cantonnait puis fut décimé. Cet ouvrage relate la période qui va du 9 août 1944 au 8 mai 1945. « Le matin du 9 août 1944, raconte Henri, il faisait chaud quand soudain les pleurs de ma mère m’alertent. À la porte d’entrée un homme parlait à mon père. Ce dernier me prit par les épaules et me dit ‘‘les Allemands ont attaqué hier le maquis d’Yves. Il y a des morts, mais aussi des blessés, des prisonniers et des survivants... On ne sait rien sur Yves mais il faut garder espoir’’ ». Le père aperçut d’abord un tas de cadavres près de Trassanel sur le bord de la route. Son fils n’y était pas. Près de la grotte où il se rendit ensuite des villageois étaient déjà sur les lieux et cherchaient à identifier les cadavres amoncelés devant l’entrée. Un jeune de Villeneuve-Minervois identifia le corps d’Yves qui était blessé à la cuisse et au poignet et « avait été saigné comme un poulet  ». Il fut enterré au cimetière de Caunes-Minervois le 11 août 1944. Bien que le maire ait demandé d’éviter de provoquer les Allemands, trois jeunes filles de Villeneuve-Minervois se rendirent à la cérémonie vêtues respectivement la première d’une robe bleue, la seconde d’une robe blanche, la troisième d’une robe rouge.
Le petit ouvrage d’Henri Arnaud intègre le Carnet de route tenu par Yves à partir du 17 juillet 1944, date de son arrivée au maquis. Le 25 juillet, Yves écrivait : « Six copains de Salsigne sont arrivés. Depuis ce matin, le camp est devenu militaire. Il est composé d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, d’un adjudant, de deux sergents, de trois caporaux, d’un chef administratif et moi-même j’ai été nommé caporal. Durant plusieurs jours, la crainte de voir ‘‘débarquer’’ l’armée d’occupation était omniprésente ». Le mardi 1er août, il notait : « De très bon matin, des avions allemands ont survolé le camp à très basse altitude, laissant tomber deux bombes incendiaires. Le chef a décidé de se replier sur un autre endroit... ». Le vendredi 4 août il notait : « Une patrouille allemande est signalée, composée de deux tanks, une chenillette et un camion avec 40 hommes.  » Le lundi 7 août, le maquis « Armagnac » pensait que la grotte de Trassanel était un abri sûr. En effet, « Au vu des nouvelles portées par un chef de Villeneuve concernant le maquis de Citou qui venait d’être attaqué, il a été décidé d’attendre à la grotte le débarquement des alliés [en Méditerranée ». Le mardi 8 août, jour fatidique de l’attaque allemande, il écrivait : « Après une nuit passée tant bien que mal … ».
Yves Arnaud obtint la mention « Mort pour la France » et reçut la médaille de la Résistance à titre posthume (décret du 23 juillet 1965). Son nom figure sur : le monument aux morts de Caunes-Minervois, le monument érigé à Caunes-Minervois commémorant les trois maquisards de cette commune morts en action de combat ou exécutés en août 1944, le monument commémoratif érigé à Trassanel sur le bord de la RD n° 712 avec les noms des victimes des 22 avril et 8 août 1944.
Trassanel et Les Ilhes-Cabardès (Aude), 8 août 1944
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense (SHD), GR 16 P 17790 ; AC 21 P 689975, cotes non consultées. — « Yves Arnaud, résistant mort à 20 ans à Trassanel », L’Indépendant, édition de Carcassonne, 18 juin 2012 [cet article de la rubrique locale de Caunes-Minervois cite plusieurs extraits de l’ouvrage de son frère Henri]. — Julien Allaux, La 2e Guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Le Sapin d’or, 1986, 254 p. [pp. 182-186]. — Midi-Libre, édition de Carcassonne, 12 mai 2012. — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour Rediviva, 2006, 617 p. [En particulier, pp. 408-412]. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [pp. 302-305]. — Sites MemorialGenweb et Mémoire des hommes consultés le 4 décembre 2022.

André Balent

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