Né le 24 mai 1903 à Arles (Bouches-du-Rhône), mort à l’hôpital le 25 janvier 1944 à Toulon (Var) ; ouvrier de la SNCF ; communiste ; syndicaliste Confédération générale du Travail unifiée (CGTU) et président de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail (FSGT) à Arles.

Fils d’un employé arlésien, Fernand Fournier obtint le certificat d’études primaires. Embauché au PLM le 25 novembre 1928, il travailla aux Ateliers du chemin de fer à Arles comme aide ouvrier ajusteur. Il adhéra à la CGTU entre 1930 et 1935 avec Gontiers. Fernand Fournier organisa le syndicat et la lutte des ouvriers agricoles de Camargue en 1933-1935. Il assista au congrès d’Arles du Parti communiste en décembre 1937. Il fut le créateur et le président de la FSGT à Arles en 1936. Il dirigea le club de football arlésien qui fut battu par Anzin en finale du championnat de France FSGT qui se déroula à Ivry en présence de Maurice Thorez*. Ce dernier organisa ensuite une réception en l’honneur des deux équipes. Marié, Fernand Fournier était père de famille.
Lors de la déclaration de guerre, Fernand Fournier fut mobilisé avec le grade de sergent. Après sa démobilisation, il contribua à la réorganisation du parti communiste clandestin, organisant des filières au sein des cheminots et chez les mariniers du Rhône. Selon son cousin, René Coustellier, il aurait participé à la création de l’OS (Organisation spéciale du parti communiste) dans le secteur d’Arles. Il fut arrêté le 6 juin 1941 avec sept autres militants communistes de cette entreprise. Interrogé à Nîmes (Gard), il reconnut avoir reçu 500 tracts et les avoirs répartis entre ses camarades. Il fut condamné par le tribunal correctionnel de Tarascon (Bouches-du-Rhône) à 10 ans de prison, mais le jugement fut cassé et l’affaire fut renvoyée à la section spéciale près du tribunal militaire de la XVe Région. Transféré au Fort Saint-Jean à Marseille (Bouches-du-Rhône), il y fut rejugé le 6 septembre 1941 et condamné cette fois-ci à 20 ans de travaux forcés. Il fut emprisonné à la prison Saint-Roch à Toulon. Il mourut à l’hôpital de cette ville, le 25 janvier 1944. Ses obsèques à Arles, le 31 janvier, furent suivies, selon la police, par 1 800 personnes qui défilèrent des Ateliers SNCF jusqu’au cimetière.
Son nom fut donné au stade de la ville, le 15 septembre 1945. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée le 18 avril 1947 par le secrétariat général aux anciens combattants.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Var cabinet 591 (ancienne cote). — Presse locale (Rouge-Midi clandestin, mars 1944, L’homme de bronze, 14 juin 1941). — Biographie transmise par G. Righetti et complétée par les souvenirs d’Adrien Mouton, dans Notes d’un vétéran sur les 60 ans du Parti Communiste Francais 1920-1980‎. ‎ Arles, 1981. — Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du pays d’Arles, Résister en pays d’Arles, 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération, Arles, Actes Sud/AMRPA, 2014. — René Coustellier, Le groupe Soleil dans la Résistance. Témoignage, Périgueux, Fanlac, 1998. ⎯ Nicolas Koukas, La Résistance à Arles 1940-1944, Avignon, maîtrise d’histoire, Université d’Avignon et des pays du Vaucluse, 1997. — Robert Mencherini, Cheminots en Provence. Les années de guerre 1939-1945, Marseille, CE des cheminots PACA éditions, 2012 .⎯ registre décès (arch. municipales 4 E 139).

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Photo en grand au siège du Parti communiste à Arles.

Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

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