Né le 20 mai 1895 à Montmorillon (Vienne), fusillé comme otage le 20 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cheminot de Paris-Orléans ; militant communiste ; conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) de 1925 à 1940.

Pierre Guignois en 1929
Pierre Guignois en 1929
[Arch. Com. Ivry-sur-Seine]
Pierre Guignois était le fils de Pierre Emmanuel Guignois (27ans) contrôleur de la Compagnie d’Orléans et de Marie Félicie Beaudroux (34 ans), sans profession, domiciliés rue des Roches à Montmorillon. Pierre Guignois, lui-même employé de chemin de fer au Paris-Orléans, fut élu conseiller communiste, à Ivry-sur-Seine, aux élections municipales de 1925 sur la liste de Georges Marrane. Il était membre de la cellule 470 qui regroupait les cheminots du réseau PO et était responsable, avec Giraud, du Bulletin des cheminots communistes de Paris PO. Élu le 10 mai dans la première section, en 11e position sur 20, il conserva son siège, lorsque le sectionnement de la commune disparut, le 12 mai 1929. Il fut délégué sénatorial en 1935 et 1938. Il fit partie de nombreuses commissions : Finances, Instruction, Fête, Patronage. Il s’occupa tout particulièrement du fonctionnement de la colonie de vacances. Il parraina des enfants espagnols accueillis dans la commune d’Ivry-sur-Seine en 1937.
Pierre Guignois s’était marié le 4 septembre 1920 à Ivry-sur-Seine avec Renée Vigouroux, journalière, fille d’un cheminot ; le couple avait une fille, Paulette née en 1921. Militante communiste, sa femme participa aux grèves de 1936 chez Ferrand-Renaud, entreprise ivryenne de pâtes alimentaires où elle était lamineuse. Ils habitaient alors dans les Habitations à bon marché (HBM), 80 rue Denis-Papin, à proximité de l’hôtel de ville.
Le conseil de préfecture déchut Pierre Guignois de son mandat le 9 février 1940 pour appartenance au Parti communiste. Lors d’une opération conjointe de la police française et de la Feldgendarmerie entre 6 h 30 et 9 h 30, le 12 septembre 1941, dans les HBM aux 65 et 80 rue Denis-Papin, il fut arrêté pour détention de tracts communistes et d’armes.
Le 16 septembre 1941 le capitaine Scheben était tué de deux coups de revolver, boulevard de Strasbourg à Paris (Xe arr.). En représailles, douze prisonniers furent passés par les armes comme otages au Mont-Valérien le 20 septembre dont six communistes – Pierre Guignois, Antoine Hajje, Georges Pitard, Michelis Rolnikas, René Anjolvy et Francis Herpin ; de plus Adrien Nain avait été qualifié lors de son arrestation de communiste alors qu’en fait il était socialiste. Deux des cinq autres fusillés Daniel Loubier et Maurice Peureux étaient incarcérés pour détention d’armes ; deux autres Victor Marchal et Roger Peyrat étaient détenus pour agression contre des soldats allemands. Enfin Georges Masset était un prisonnier de droit commun.
Pierre Guignois fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 20 septembre 1941 division 39, ligne 4, n° 25 puis transféré le 13 mars 1945 à Ivry-sur-Seine.
Reconnu Mort pour la France (3 juillet 1946), il a été homologué Interné-résistant (DIR), Forces françaises combattantes (FFC) au titre du réseau Résistance-Fer.
A Ivry-sur-Seine, son nom est gravé sur la plaque commémorative SNCF, sur la plaque commémorative aux conseillers municipaux, sur une plaque commémorative rue Saint-Just ; une rue (depuis le 27 juillet 1945) ainsi qu’ une cité pour cheminots portent son nom.
Son nom figure également sur la plaque commémorative de la Bourse du Travail à Paris (Xe arr.), et sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. Nat. F7/13689 (14 octobre 1927) et F7/13691 (13 juin 1927). — Arch. PPo., BA 1798. — Arch. Dép. Seine, D. M 3 ; versement 10451/76/1 ; 10441/64/2 no 24. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Seine, D. M 3 ; versement 10451/76/1 ; 10441/64/2 no 24. — Arch. com. Ivry-sur-Seine. — Ivry fidèle à la classe ouvrière et à la France, 1971. — Jean Lojkine, Nathalie Viet-Depaule, Classe ouvrière, société locale et municipalités en région parisienne, CEMS 1984. — S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. . — Renseignements recueillis par Claude Pennetier. — SHD Vincennes, GR 16 P 277132 (nc). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenweb. — État civil, Montmorillon et Ivry-sur-Seine.— Notes Annie Pennetier. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

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