Né le 31 janvier 1912 à Angoulême (Charente), abattu par les Allemands à Vitry et mort au Kremlin-Bicêtre le 20 août 1944 ; ajusteur-tourneur à la SNCF ; secrétaire du syndicat CGT de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) en 1944.

Fils d’Edouard Heller et de Madeleine Quérault, Charles Heller s’était marié en septembre 1935 à Paris (XIIIe arr.) avec Suzanne Bombardier ; le couple avait trois enfants, Lucette née en juillet 1939, Michèle en septembre 1941, Jean-Paul en décembre 1942.
Il fut arrêté le 24 novembre 1943 à son domicile, 15, rue du Colonel Moll à Vitry-sur-Seine, où se tenait une réunion clandestine. Suivant le rapport de police, il « avait été mis en cause par le nommé Corjou, écroué, pour propagande communiste, qui a déclaré qu’il profitait de sa situation de délégué syndical pour se livrer à la propagande des mots d’ordre de la IIIe Internationale ». Il fut interné à La Cité , préfecture de police, pendant une semaine, puis libéré sur intervention du chef de service de la SNCF de Vitry.
Secrétaire clandestin du syndicat CGT de Vitry, il appela, avec Léon Treins, les cheminots à la grève le 10 août 1944. Il fut abattu par les Allemands avec six apprentis SNCF sur le pont Mazagran alors qu’ils « venaient de chercher du lait pour la population de Vitry ». (R. Hernio, p. 274). Charles Heller , Jean Bécot, Jean Brault, Marcel Boudou, Bernard Lallemand et Serge Voyer furent capturés puis alignés le long d’un mur de la ferme Mazagran et abattus sommairement à la mitraillette, le 20 août 1944 vers 21 heures.
Un rapport de police précise : « a été arrêté à nouveau par les Allemands le 20 août 1944, a été fusillé le jour même ». "A la suite d’un engagement avec les troupes allemandes a été fait prisonnier", témoignage le 19 novembre 1944 de Vinciouerra, commandant du détachement d’Ivry ; Charles Heller appartenait au groupe d’Ivry, génie ferroviaire, section sud-ouest. Le diagnostic de la déclaration de décès à l’hospice de Bicêtre indique "fracture du crâne..."
La mention "Mort pour la France" lui fut décernée le 25 janvier 1945.
Au congrès de l’Union Sud-Ouest, en juillet 1945, il fut déclaré « mort au combat pour la liberté ». Le 29 octobre 1947, il a été homologué adjudant-chef avec prise de rang le 1er juin 1944 puis reconnu interné résistant (IR) : le 8 octobre 1958 cette attribution fut communiquée à sa femme.Il a été décoré de la Médaille de la Résistance,et de la Croix de guerre avec palme< ;
Charles Heller a été inhumé au cimetière de Vitry.
Son nom figure sur deux stèles, à Ivry où habitait sa mère, et à Vitry sur le monument aux morts des ateliers.
Sources

SOURCES : Arch. PPo, dossier BS 1 (1943) 235 (affaire Copin) ; 77W0791. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent..., Préf. de Bernard Thibault, Postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 252, 274. — Notes de Georges Ribeill et de Gilles Morin. — État civil.- DAVCC, Caen, 21P569946. — Arch.com.Vitry-sur-Seine 1BIB025.

Marie-Louise Goergen, Annie Pennetier

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