HÉVIN Marcel, Henri, Eugène dit Patt

Fils de Henri Arthur Hévin et de Marie Eugénie Carric, Marcel Hévin fit ses études à l’École professionnelle Livet à Nantes. Il était marié avec Simone Poirier, le couple eut deux enfants et demeurait à Nantes, 46 boulevard Gabriel-Lauriol. Marcel Hévin était dessinateur aux services techniques de la SNCF.
Refusant l’armistice et l’occupation allemande, il recruta, dans son quartier de La Marronnière, des jeunes de son entourage. Dès l’été 1940, il était en relation avec le groupe Bocq - Adam. Son action consistait à établir des faux-papiers pour les jeunes qui souhaitaient gagner la zone libre puis l’Angleterre pour s’engager dans les Forces françaises libres. Il récolta aussi des renseignements, photographia la base aérienne de Château-Bougon et nota les mouvements de troupes qu’il communiqua au 2e Bureau.
Malgré l’interdiction des commémorations du 11 novembre 1940, une manifestation se déroula devant le monument aux morts de Nantes, celle-ci fut disloquée, et les jeunes du groupe Hévin allèrent fleurir les tombes des soldats britanniques au cimetière de La Gaudinière. Ce jour-là, Marcel Hévin fut désigné chef de ce groupe qui porta désormais le nom clandestin de leur chef « Patt ». Ces résistants organisèrent aussi des évasions dont celle d’un agent de l’Intelligence Service, Ralph Goldney, que Marcel Hévin hébergea. Un agent de l’Abwehr, André Barrault ayant infiltré le réseau de Max Veper lié à leur groupe, provoqua la chute du groupe. André Barrault sera condamné à mort et exécuté le 18 décembre 1945.
Marcel Hévin fut arrêté le 25 avril 1941 sur son lieu de travail, après avoir confié des papiers à un collègue de bureau et caché des armes.
Transféré le 1er octobre au camp de prisonniers du fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), sa condition s’améliora : il travaillait au jardin et envisageait une évasion avec ses camarades.
Remis au lieutenant Forster le 22 octobre 1941 à 14h 30, emmené à Suresnes, il a été fusillé comme otage au Mont-Valérien vers 16h, par un peloton de soldats allemands, avec quatre autres otages : Hubert Caldecott, Philippe Labrousse, André Ribourdouille et Victor Saunier. Ils faisaient partie des quarante-huit otages fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), à Nantes et au Mont-Valérien, en représailles à l’attentat contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation en Loire-Inférieure et abattu à Nantes par des résistants, le 20 octobre 1941.
Marcel Hévin et ses quatre compagnons ont été inhumés au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 39, ligne 4, puis transférés à Nantes le 7 juin 1945. La tombe de Marcel Hévin se trouve au cimetière de la Miséricorde à Nantes.
Marcel Hévin a été reconnu membre des Forces françaises combattantes (FFC), de la Résistance intérieure française (RIF) ainsi que de Ceux de la Libération (CDLL) Évasion et Résistance-Fer ; de plus il fut homologué Interné résistant (DIR) le 12 mai 1953. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le ministère des Anciens Combattants le 28 février 1948 .
Son nom est inscrit à Nantes sur le monument commémoratif des 50 otages, sur la nouvelle plaque en gare de Nantes-Orléans et sur une plaque commémorative de l’école Eugène Livet ; de plus son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)