Né le 22 juin 1919 à Paris (XVIIIe arr.), abattu le 12 janvier 1944 à Paris (XVIe arr.) ; mécanicien, livreur à la SNCF ; communiste ; résistant F.T.P.

Fils de Michel Signeux, ébéniste, et de Jeanne, Augustine, née Bouchaud, soudeuse, Marcel Signeux avait une sœur, Odette, née en 1922 et Jacques, né en 1925. Jeanne, sa mère militait avant la guerre au Parti communiste. Elle travaillait au métropolitain à la station de la Porte Saint-Ouen, arrêtée par les allemands le 24 septembre 1942, elle fut internée administrativement au camp de la Lande à Monts (Indre-et-Loire).
Marcel Signeux habitait 221 rue Championnet dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Après sa démobilisation en 1940, il trouva à s’employer comme livreur à la SNCF. En 1943, réfractaire au S.T.O., il se cacha chez l’une de ses tantes et s’engagea à partir de mars dans les F.T.P.
Il en devint commissaire aux effectifs (CER) pour la région X (Nord Paris-ville). Il aurait participé à plusieurs actions armées contre l’occupant, notamment le 25 novembre 1943 à l’attaque d’un sous-officier allemand boulevard Jourdan en vue de récupérer son arme et le 5 décembre 1943 à un coup de main destiné à libérer un résistant blessé détenu dans l’annexe Jenner de l’Hôpital de la Pitié.
Le 12 janvier 1944, il avait rendez-vous avec André Gabelle à l’angle de la rue Poussin et de la rue Donizetti dans le quartier d’Auteuil (XVIe arr.). Mais Gabelle, avait été arrêté depuis la veille, et c’étaient quatre inspecteurs de la BS2 qui attendaient Marcel Signeux à l’endroit convenu.
Selon le rapport établi par les policiers, « l’individu opposa une vive résistance et parvint à se dégager, portant la main à sa poche. Les inspecteurs tirèrent, le blessant mortellement ». En réalité, vers 15 heures Marcel Signeux fut maîtrisé par les policiers et menotté les mains dans le dos, un inspecteur tira sur lui à quatre reprises. Transporté à l’hôpital Ambroise-Paré, il mourut vers 15 heures 45. Fouillé, il était porteur de sa carte d’identité, de huit cents cinquante francs, cinquante centimes et de différents tickets d’alimentation.
Les policiers se rendirent à son domicile de la rue Championnet, la perquisition effectuée en présence de sa mère fut négative. Elle déclara que son fils avait quitté le domicile familial depuis quatre mois, et que depuis il lui rendait visite irrégulièrement. Quelque temps plus tard, un détachement de F.T.P. parisiens fut baptisé du nom de Marcel Signeux.
Odette Signeux, sa sœur, teinturière témoigna le 27 novembre 1944 devant la commission d’épuration de la police. Elle déclara qu’il avait été tué par « des policiers chargés de l’arrêter en tant que Franc-tireur partisan. J’ignore dans quelles circonstances il a été tué. Considérant qu’il s’agit d’un assassinat, je porte plainte contre le ou les policiers qui en sont les auteurs ».
Un gardien de la paix du XVIe arrondissement témoigna le 26 février 1945 devant la même commission d’épuration. Il était de service le 12 janvier 1944, il aida les inspecteurs à déposer le corps sur des brancards. Il se rendit compte que Marcel Signeux « avait les mains liés derrière le dos. […] En ayant fait la remarque l’un des inspecteurs m’a répondu textuellement : « N’aie pas peur, hier un ou deux des nôtres ont été descendus ». Il précisa que Marcel Signeux « n’a été trouvé porteur d’aucune arme ». Il pensait que les inspecteurs : « avaient tirés sur lui par méprise ».
Le ministère des Anciens combattants attribua à Marcel Signeux la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I.-F.T.P.F.
Une plaque à sa mémoire fut apposée sur l’immeuble de la rue Championnet où il habitait. Et dans les années soixante, un cercle des Jeunesses communistes du XVIIIe arrondissement portait toujours son nom.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 31 (transmis par Gérard Larue), BA 1836, PCF carton 16 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 17 janvier 1944, KB 10, KB 56. – SHD, Caen AC 21 P 152292. – Bureau Résistance GR 16 P 548257. – www.plaques-commemoratives. – Archives de la CCCP : « affaire Andreï », notes de Jean-Pierre Ravery. — État civil.

Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery

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