Né le 3 octobre 1924 à Montélimar (Drôme), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; manœuvre ; militant communiste de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; résistant de l’ Organisation Spéciale (OS).

Roger Calvier
Roger Calvier
Site genweb
Roger Calvier et quelques-unes de ses sœurs.
Roger Calvier et quelques-unes de ses sœurs.
J.M. Castel, Les Villeneuvois..., op. cit.
Avenue et plaque des fusillés à Villeneuve-Saint-Georges
Avenue et plaque des fusillés à Villeneuve-Saint-Georges
Cliché Annie Pennetier
Roger Calvier était fils d’un employé de la compagnie des chemins de fer, visiteur au triage de Villeneuve-Saint-Georges, Edmond Calvier né en 1894, syndicaliste CGT et d’Alix Bonnefoi née 1896 ;le couple (titulaire de la médaille Cognacq-Jay) avait dix-sept enfants, dont Georges Calvier.
Roger Calvier travaillait comme manœuvre dans l’usine de boîtes de conserve L’Alutol, à Villeneuve-Saint-Georges. Après l’échec de la manifestation du 20 juillet 1940 pour la remise en place de la municipalité communiste de Villeneuve-Saint-Georges, début 1941 des groupes de trois jeunes communistes furent créés dans chaque quartier : au quartier Nord, Roger Calvier et Guy Letorgeon, à la mairie, Pierre Bultet ; aux HBM, Gilbert Deschanciaux, au Plateau Louis Égard ; à Belleplace, Gabriel Coudray.
Selon Jean-Marie Castel, en avril 1941, la direction des Jeunesses communistes demanda de former un premier groupe chargé d’assurer la sécurité des distributions de tracts et journaux clandestins. Un triangle de volontaires OS (Organisation spéciale) fut formé dans les semaines suivantes autour de Gilbert Deschanciaux, avec André Bretagne et Roger Calvier, trois amis d’enfance. Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1942, une douzaine de jeunes communistes décorèrent la ville de drapeaux français et d’inscriptions : « À mort Hitler », « Vive l’Armée rouge » et, sur la porte du commissariat, « Vive la France ».
Roger Calvier fut arrêté le 1er août 1942 à Mareil-sur-Mauldre (Seine-et-Oise, Yvelines) où selon son frère Georges, il avait été envoyé par l’administration de son entreprise dans le cadre du « retour à la terre », cueillir des haricots. La police l’avait d’abord cherché chez ses parents à Villeneuve-Saint-Georges, mais ceux-ci dirent ignorer où il se trouvait ; elle obtint l’information par la direction de l’usine L’Alutol. Le même jour, ses deux camarades communistes André Bretagne et Gilbert Deschanciaux furent arrêtés à Villeneuve-Saint-Georges. Les rapports de police indiquent qu’ils étaient membres des FTP en attente de contact avec l’OS. Ils étaient accusés tous les trois dans le cadre de « l’affaire Schmidt » (Charles Schmidt, arrêté le 22 avril 1942) de « complicité avec l’ennemi » et « d’avoir participé à l’incendie de wagons de paille en gare de Villeneuve-Triage, à des sabotages de wagons transportant du matériel de guerre automobile en mai et juin 1942 » et « à des sabotages de lignes téléphoniques ».
Incarcérés à la prison de la Santé (Paris, XIVe arr.), remis à la Sipo-SD, dans le cadre de l’action « Stadion » sans avoir été traduits devant un tribunal militaire, Roger Calvier, André Bretagne et Gilbert Deschanciaux furent désignés comme « otages en représailles à l’attentat du stade Jean-Bouin à Paris et à divers attentats qui provoquèrent trente et un morts allemands dans le même mois ». Tous les trois ont été fusillés comme « otages » le 11 août 1942 au Mont-Valérien, ainsi que René Guégan de Villeneuve-Saint-Georges, lors de la première exécution massive d’otages (88) décidée par la Sipo-SD.
Un avis bilingue fut placardé par les autorités allemandes sur les murs de Paris annonçant l’exécution de 93 communistes « aux ordres de l’Angleterre » (en fait il y avait eu 88 fusillés) et menaçant de représailles si la population ne collaborait pas et ne dénonçait pas les meneurs.
Roger Calvier fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris (XXe arr.), puis inhumé au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) ; l’urne fut restituée à la famille le 17 novembre 1944 ; Roger Calvier repose désormais au cimetière communal de Villeneuve-Saint-Georges.
Reconnu Mort pour la France le 29 mars 1945, il a été homologué interné résistant (DIR) , FFI, et a été décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 23 juillet 1965, paru au Journal officiel le 14 août 1965.
Son nom est gravé sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. À Villeneuve-Saint-Georges son nom figure sur le monument aux morts au centre du cimetière ancien, sur une stèle « à la mémoire des héros de la Résistance et des déportés » au cimetière communal, sur une plaque commémorative apposée à l’entrée du Fort de Villeneuve-Saint-Georges en hommage aux résistants villeneuvois fusillés par les nazis et sur une plaque apposée Avenue des fusillés à la mémoire des patriotes fusillés par les Allemands : André Bretagne, Roger Calvier, Gilbert Deschanciaux, Édouard Girard, René Goguelat, René Guégan, Raymond Guénot et Jean Guyonnet.
Une allée du quartier nord de Villeneuve-Saint-Georges porte le nom de Roger Calvier.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII dossier 3 consulté par Thomas Pouty, AC 21 P 432 742. — SHD, Vincennes, GR 16P 102289 (nc). — Site Internet Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Jean-Marie Castel, Raymond Juret, Les Villeneuvois et les Villeneuvoises sous l’Occupation (1940-1944), Montgeron, Desbouis Gresil, 1990. — Témoignage de Georges Calvier. — État civil.

Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

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