Né le 2 février 1887 à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier boulanger ; syndicaliste CGTU, membre du Parti communiste.

La famille Georges en 1925 à Draveil
La famille Georges en 1925 à Draveil
Le père Félix (38 ans), sa femme Blanche (36 ans) et leur quatre enfants. De gauche à droite : Daniel, l’aîné (14 ans), Jacques, le benjamin (4 ans), Pierre (futur colonel Fabien) (5 ans) et la fille, Denise, (13 ans).
Cliché fournis par Jacques Georges
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, membre de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), lecteur de l’Humanité, Félix Georges était marié et père de quatre enfants : Denise (qui épousa Guillaume Scordia, terrassier mineur du métro), Jacques, Pierre (colonel Fabien) et Daniel, tous communistes et résistants. Domicilié à Paris, à Villeneuve-le-Roi, à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), puis à nouveau à Paris dans le XIXe arrondissement, Félix Georges siégea à la commission exécutive de la Fédération unitaire des travailleurs de l’alimentation et au conseil d’administration du syndicat des ouvriers boulangers (dates non précisées). Il assurait la gérance des organes corporatifs : le Boulanger unitaire et L’Alimentation unitaire. La police pensait qu’il était membre du Parti communiste depuis 1930 mais son attirance pour le communisme était antérieure car sa fille Denise, ses fils Daniel, Pierre et Jacques fréquentaient les Pionniers communistes dès les années 1920. Pourtant, dans son autobiographie de 1935, son fils Daniel le dit seulement « sympathisant et membre de la CGTU ». Son fils Jacques estime pour sa part qu’il dut adhérer au Parti communiste lors des élections législatives de 1932. Félix Georges appartenait au 19e rayon de la région Paris-Ville en 1939.
Suspecté de complicité avec son fils Pierre (futur colonel Fabien), dirigeant des partisans parisiens, il fut arrêté le 19 avril 1942 et interné le 8 juin 1942 à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Les autorités allemandes savaient qu’il était « communiste, père de Pierre Georges "Fabien", terroriste notoire. Otage en vertu de l’ordonnance du 10 juillet 1942. Ex-membre de la commission exécutive de la Fédération unitaire des travailleurs de l’alimentation et du conseil d’administration du syndicat des ouvriers boulangers, ex-membre de l’ex-PCF ».
Félix Georges fut passé par les armes le 11 août 1942 à 10 h 35 au Mont-Valérien à la même heure que son gendre, mari de sa fille Denise, Guillaume Scordia. Ce jour-là, quatre-vingt-huit otages ont été fusillés au Mont-Valérien en représailles, notamment, à un attentat commis le 5 août 1942 au stade Jean-Bouin (Paris, XVIe arr.) par Andrei Sas Dragos, Nicolas Cristea et Carol Goldstein, FTP-MOI du 1er détachement. Cette action à la grenade tua quatre soldats de la Luftwaffe et en blessa grièvement cinq.
Félix Georges fut incinéré au cimetière du Père Lachaise à Paris (XXe arr.), puis ses cendres furent emmenées au cimetière de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée le 26 octobre 1970.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, à Paris sur la plaque apposée à la Bourse du travail (Xe arr.) et à Rochefort sur le monument aux morts et sur la stèle des déportés et fusillés.
Sur le mur de son domicile de 1939, 100 boulevard de La Villette à Paris (XIXe arr.), fut apposée la plaque commémorative suivante : « Dans cette maison a habité le colonel Fabien (Pierre Georges) héros de la Résistance tué à l’ennemi le 27 décembre 1944 et son père Félix Georges fusillé par les boches le 12 août 1942. »
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 347490. — SHD Vincennes GR 16 P 251510. — Arch. Jean Maitron, fiche Pierre Georges. — DBMOF, fichier par Jean Maitron et Claude Pennetier. — S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 146. — Préfecture de Paris, Les plaques commémoratives des rues de Paris, 1981, p. 63. — Pierre Durand, Qui a tué Fabien ?, Messidor, 1985. — Notes Jean-Pierre Besse. — Renseignements fournis à Alain Dalançon par son fils Jacques. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

Claude Pennetier

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